Résidents européens au Burkina Faso sous le feu des mesures françaises : l'appel désespéré d'un collectif
3 minutesRésidents européens au Burkina Faso dénoncent les mesures prises par la France
Un collectif d’une centaine de citoyens européens vivant au Burkina Faso, parmi lesquels des Français, expriment leur désapprobation face aux mesures prises par la France envers le pays. Ils se disent victimes de l’escalade des hostilités diplomatiques entre Ouagadougou et Paris. Dans une lettre ouverte adressée au gouvernement français et diffusée sur X (anciennement Twitter), ils déplorent les conséquences graves des décisions prises récemment.
Des mesures jugées préjudiciables
Les résidents européens déplorent l’arrêt de la délivrance de visas aux ressortissants burkinabés, le classement de tout le pays en zone rouge, la suspension de l’aide publique au développement et de la coopération, y compris culturelle, ainsi que la réduction des effectifs consulaires. Ils estiment que ces mesures ont des conséquences graves. Ils soulignent que de nombreuses coopérations bilatérales risquent d’être pénalisées et que des salariés des projets en cours pourraient être licenciés. Les liens personnels et professionnels tissés au Burkina doivent être préservés, perdurer et se renforcer, indépendamment des tensions diplomatiques actuelles entre les Etats.
Des tensions exacerbées qui fragilisent les relations
Selon les résidents européens, les mesures prises par la France alimentent les tensions et la rancœur, fragilisant ainsi les relations de qualité existantes entre les citoyens des différents pays concernés. Ils appellent à la préservation de ces relations et à leur renforcement, indépendamment des désaccords diplomatiques actuels. Ils insistent sur l’importance de maintenir les coopérations bilatérales et de préserver les liens personnels et professionnels.
Tensions croissantes entre la France et le Burkina Faso
Les relations entre la France et le Burkina Faso ont connu une détérioration depuis le coup d’Etat militaire du capitaine Ibrahim Traoré, survenu en septembre 2022, marquant le deuxième renversement de pouvoir en huit mois. Face à cette situation tendue, le collectif appelle à une reprise de la coopération scientifique, académique et culturelle, à la délivrance immédiate de visas pour les ressortissants burkinabés et à l’annulation du classement en zone rouge des villes de Ouagadougou, Bobo Dioulasso et Koudougou.
Mesures de rétorsion des deux côtés
Suite aux événements, la France a décidé de prendre plusieurs mesures de rétorsion à l’encontre du Burkina Faso. Elle a d’abord suspendu son aide au développement, puis a interrompu les procédures d’adoptions au Burkina Faso. De plus, l’obtention de visas pour les ressortissants burkinabés a également été suspendue. De son côté, le Burkina Faso a opté pour une action plus radicale en expulsant l’attaché militaire de l’ambassade de France à Ouagadougou, l’accusant d’activités subversives.
Absence d’ambassadeur de France à Ouagadougou
Depuis le coup d’Etat de septembre 2022, l’ambassadeur de France à Ouagadougou, rappelé par la France, n’a pas été remplacé. Cette absence d’ambassadeur témoigne de la dégradation persistante des relations entre les deux pays. Cette crise diplomatique et politique est survenue peu après la dénonciation par Ouagadougou, en mars dernier, d’un accord militaire datant de 1961 avec la France, ayant entraîné le retrait des forces françaises présentes au Burkina Faso.
Dans ce climat tendu, il est essentiel de rechercher des solutions pour rétablir une coopération fructueuse entre la France et le Burkina Faso. Le collectif appelle donc à un dialogue et à la mise en place de mesures concrètes, telles que la reprise immédiate de la délivrance de visas et l’annulation du classement en zone rouge de certaines villes burkinabés, afin de favoriser une résolution pacifique de cette crise.