Transition écologique : constats mitigés et mesures concrètes à venir
4 minutesPlanification écologique : Les chefs de parti font un constat en demi-teinte
Ce lundi 18 septembre, une réunion s’est tenue à Matignon entre Elisabeth Borne, les chefs de parti et l’exécutif. Le but de cette réunion était de débattre des solutions pour mettre en place une transition écologique “juste” et non “punitive”.
Des réactions mitigées
A l’issue de la réunion, la secrétaire nationale d’Europe écologie-Les Verts (EELV), Marine Tondelier, a salué “un constat très complet, très lucide et assez inédit”. Cependant, elle a souligné que “les réunions ne servent à rien s’il n’y a pas d’action” et a réclamé un impôt sur les grandes fortunes “climatique” ainsi qu’une “loi de programmation des finances publiques” sur l’écologie.
De son côté, le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, a affirmé que “une guerre contre le climat, ça suppose une économie de guerre, et on en est très, très loin”. Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, était quant à lui arrivé “sans illusion” et espérait surtout “faire baisser la facture” d’électricité et de gaz.
Questions de pouvoir d’achat et de taxation
La question de l’articulation entre écologie et pouvoir d’achat a été source de tension lors de la réunion, alors que les prix de l’énergie et du carburant connaissent une forte hausse. Les oppositions ont critiqué l’annonce d’Elisabeth Borne d’autoriser la vente à perte de carburant pour “baisser davantage les prix”. Eric Ciotti, membre de la droite, a tiré un “bilan en demi-teinte” de cette planification, déplorant le manque de clarté sur les moyens de parvenir à ces objectifs et de les financer. Il a plaidé en faveur d’une conférence “sur les prix de l’énergie” et d’une baisse des taxes sur le gaz et l’électricité plutôt que d’une vente à perte, qualifiée de “placebo sur une jambe de bois”.
De son côté, Marine Tondelier a estimé que les petites stations-service ne pourront pas se permettre une vente à perte et a proposé de “taxer les superprofits” de TotalEnergies ou de distribuer des chèques carburant “à ceux qui en ont le plus besoin”.
Boycott et critiques
La France insoumise (LFI) a décidé de boycotter cette réunion, considérant qu’il s’agit d’une “opération de communication sans effet” et critiquant “ces initiatives de contournement de la démocratie parlementaire”. Cette décision a été jugée “incohérente et irresponsable” par Elisabeth Borne qui a réagi dans un tweet publié à la mi-journée.
Selon Matignon, cette réunion avait pour objectif de permettre à l’exécutif et aux différentes forces politiques de débattre des solutions pour mettre en place une transition écologique “juste” et non “punitive”. La présentation de ce plan avait été reportée en juillet en raison des émeutes urbaines ayant eu lieu après la mort de Nahel M.
Le gouvernement prépare son plan pour la planification écologique
Le président Emmanuel Macron s’engage à présenter un plan concret pour répondre aux objectifs environnementaux de l’Union Européenne. Cependant, les détails du plan restent flous et seront dévoilés lors d’une prise de parole du président.
Les grandes lignes du plan seront annoncées prochainement
Selon les informations du Monde, le président Macron prévoit de dévoiler les grandes orientations du plan lors d’un discours prévu pour le 25 septembre. Cette annonce se fera à l’issue d’une journée de travail réunissant des représentants politiques, des syndicats et des associations. Des déplacements du président sont également prévus dans les mois qui suivent pour aborder ce sujet.
Parmi les mesures envisagées, le gouvernement envisage notamment une augmentation du bonus écologique pour l’achat de véhicules électriques ainsi qu’un malus pour les véhicules les plus polluants. L’objectif est de faire passer la part de voitures électriques dans le parc automobile français de 1% à 15% d’ici 2030.
Des mesures concrètes attendues dans différents secteurs
Le gouvernement prévoit de signer cinquante contrats avec des industriels pour les accompagner dans leur transition écologique. Ces contrats permettront de renforcer les obligations et les amendes ainsi que d’exclure les entreprises qui ne les respectent pas des marchés publics.
D’autres mesures sont également attendues dans le domaine des transports, notamment pour financer les RER métropolitains dans plusieurs villes de France. Concernant le logement, des rénovations énergétiques plus performantes sont envisagées. Enfin, le gouvernement souhaite supprimer 75% des chaudières au fioul d’ici 2030 et réduire d’environ 20% le nombre de chaudières au gaz.
Au-delà de ces secteurs, l’industrie et l’agriculture seront également concernées par les mesures du plan. La présentation du budget de l’État pour l’année prochaine, prévue pour le 27 septembre, devrait également apporter des informations sur la répartition des 7 milliards d’euros supplémentaires dédiés à la transition écologique.