La France insoumise boycotte la réunion sur la planification écologique : une opération de communication sans effet ?
4 minutesPlanification écologique : Elisabeth Borne reçoit les chefs de partis pour présenter la feuille de route, La France insoumise boycotte la réunion
Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, a réuni les principaux chefs de partis politiques lundi 18 septembre pour présenter la feuille de route du gouvernement en matière de planification écologique. Toutefois, La France insoumise (LFI) a décidé de boycotter cette réunion, critiquant une opération de communication sans véritable impact.
Manuel Bompard, coordinateur du mouvement « insoumis », a déclaré : « Nous ne souhaitons pas participer à une nouvelle opération de communication sans effet ». Il fait référence aux précédentes rencontres de Saint-Denis avec le président Emmanuel Macron, jugées inefficaces, et critique ces initiatives qui selon lui, contournent la démocratie parlementaire.
Des solutions pour une transition écologique « juste »
La réunion, qui s’est tenue à huis clos à Matignon, avait pour objectif de permettre à l’exécutif et aux différents partis politiques de débattre des solutions pour une transition écologique « juste » et non « punitive ». Le secrétaire général à la planification écologique, Antoine Pellion, a présenté brièvement les grandes lignes du plan avant d’ouvrir le débat avec les responsables de partis, en présence d’Elisabeth Borne.
Le gouvernement, qui avait reporté la présentation de son plan en raison des émeutes urbaines et du remaniement ministériel, s’est engagé à présenter un plan « très concret » et « très opérationnel » pour répondre aux objectifs européens. Cependant, les détails manquent encore.
Tensions entre l’exécutif et les partis d’opposition
Les grands axes du plan risquent de susciter des tensions entre l’exécutif et les partis d’opposition. La question de l’articulation entre écologie et pouvoir d’achat, à court et long terme, est un point de friction récurrent, notamment en période de hausse des prix de l’énergie et du carburant.
La décision d’Elisabeth Borne d’autoriser les distributeurs à vendre du carburant « à perte » a été vivement critiquée par l’opposition. Certains considèrent cette mesure comme une « plaisanterie », soulignant que cela ne réglera pas le problème de fond.
La France insoumise, de son côté, espère que son boycott de la réunion marquera une différence et favorisera des débats plus concrets et efficaces afin d’apporter de réelles solutions pour la transition écologique.
Macron dévoilera les grandes lignes de la planification écologique
Le président français, Emmanuel Macron, prévoit de dévoiler les grands axes de la planification écologique lors d’un discours qui aura lieu le lundi 25 septembre. Cette annonce sera faite à l’issue d’une journée de travail où il invitera les forces politiques, les syndicats et des associations. Plusieurs déplacements du chef de l’Etat seront ensuite consacrés à ce sujet d’ici la fin de l’année.
Des mesures pour la transition écologique
Le gouvernement envisage plusieurs mesures dans le cadre de la transition écologique. Il pourrait notamment financer une hausse du bonus écologique pour l’achat de véhicules électriques, tout en instaurant un malus étendu pour l’acquisition des voitures les plus polluantes. L’objectif est de faire passer la part de voitures électriques dans le parc français de 1% actuellement à 15% d’ici 2030.
Le financement des RER métropolitains dans une dizaine de villes de France sera également abordé, suite à une proposition de loi en cours d’examen au Parlement. De plus, lors de la présentation du budget de l’Etat pour l’année prochaine, le gouvernement devra expliquer comment il prévoit répartir les 7 milliards d’euros supplémentaires promis par la première ministre en juillet pour accélérer la transition écologique.
Des mesures pour des rénovations énergétiques plus performantes dans le secteur du logement sont également attendues. Le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, a laissé entendre que des réponses seront apportées à ce sujet. Par ailleurs, d’ici 2030, le gouvernement a pour objectif de supprimer 75% des chaudières au fioul et de réduire d’environ 20% le nombre de chaudières au gaz (hors pompes à chaleur hybrides).