« La planification écologique sous le feu des critiques : un bilan mitigé pour les chefs de parti »
5 minutesPlanification écologique : « Un bilan en demi-teinte » pour les chefs de parti
Le lundi 18 septembre, la secrétaire nationale d’Europe écologie-Les Verts (EELV), Elisabeth Borne, a présenté sa feuille de route sur la planification écologique aux chefs de parti. Cette réunion, qualifiée d’« oral de rattrapage » par Borne, faisait suite à une rencontre en août où l’écologie avait été peu abordée. Lors de cette réunion, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’EELV, a salué « un constat très complet, très lucide et assez inédit ». Cependant, elle a souligné que « les réunions ne servent à rien s’il n’y a pas d’action », en réclamant notamment un impôt sur les grandes fortunes « climatique » et une « loi de programmation des finances publiques » sur l’écologie.
Des divergences de points de vue sur l’articulation entre écologie et pouvoir d’achat
La question de l’articulation entre écologie et pouvoir d’achat a été un sujet de crispation lors de la réunion, alors que les prix de l’énergie et du carburant augmentent fortement. Les oppositions ont critiqué l’annonce d’Elisabeth Borne d’autoriser la vente à perte de carburant pour « baisser davantage les prix ». Eric Ciotti, de droite, a tiré un « bilan en demi-teinte » de cette planification, soulignant qu’il n’y avait pas « de perspective très claire sur les moyens d’y parvenir et de [la] financer ». Il a réclamé une conférence « sur les prix de l’énergie » et une baisse des taxes sur le gaz et l’électricité plutôt qu’une vente à perte. De son côté, Marine Tondelier a estimé que les petites stations-service ne pourraient pas se permettre une vente à perte, et a préféré proposer de « taxer les superprofits » de TotalEnergies ou de donner des chèques carburant « à ceux qui en ont le plus besoin ».
Boycott de La France insoumise et réactions de Elisabeth Borne
La France insoumise (LFI) a décidé de boycotter la réunion, critiquant « ces initiatives de contournement de la démocratie parlementaire ». Le coordinateur de LFI, Manuel Bompard, a déclaré : « Nous ne souhaitons pas participer à une nouvelle opération de communication sans effet ». En réaction à ce boycott, Elisabeth Borne a tweeté : « Alors que les défis pour notre planète sont immenses, cette décision est incohérente et irresponsable ». Selon Matignon, cette réunion avait pour objectif de permettre à l’exécutif et aux différentes forces politiques de débattre des solutions pour mettre en place une transition écologique « juste » et non « punitive ».
Emmanuel Macron dévoile son plan pour la planification écologique
Le président de la République, Emmanuel Macron, prévoit de présenter un plan « très concret » et « très opérationnel » pour répondre aux objectifs européens de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Il s’engage ainsi à atteindre une diminution de 55 % des émissions nettes d’ici 2030 par rapport à 1990 et à viser la neutralité carbone en 2050. Malgré le flou qui entoure encore les mesures exactes, Emmanuel Macron réserve l’annonce des mesures clés pour la planification écologique à une prise de parole officielle.
Des mesures pour la transition écologique
Selon les informations du Monde, Emmanuel Macron prévoit de dévoiler les grandes orientations de la planification écologique lors d’un discours prévu le 25 septembre. Ce discours sera précédé d’une journée de travail rassemblant des représentants politiques, des syndicats et des associations. Par la suite, le président effectuera plusieurs déplacements consacrés à ce sujet d’ici la fin de l’année.
Parmi les mesures envisagées, le gouvernement pourrait financer une augmentation de la prime écologique pour l’achat de véhicules électriques, tout en instaurant un malus lors de l’acquisition de voitures polluantes. L’objectif est de faire passer la part de voitures électriques dans le parc automobile français de 1 % à 15 % d’ici 2030.
Le ministre chargé de l’industrie, Roland Lescure, a également annoncé la signature de cinquante contrats entre le gouvernement et des industriels. Ces contrats permettront d’accompagner les entreprises dans leur transition écologique et d’assurer leur engagement dans ce processus. Roland Lescure insiste sur la nécessité d’une mobilisation générale de tous les acteurs, soulignant l’importance de chacun pour atteindre les objectifs fixés.
Des mesures dans divers secteurs
En plus des mesures dans le domaine de la mobilité, le gouvernement prévoit également des réponses concernant le financement des RER métropolitains dans plusieurs villes de France. Une proposition de loi à ce sujet est en cours d’examen au Parlement. De plus, lors de la présentation du budget de l’État pour l’année prochaine, prévue le 27 septembre, le gouvernement expliquera comment les 7 milliards d’euros supplémentaires, promis en juillet par la première ministre, seront répartis pour accélérer la transition écologique.
Des mesures sont également attendues dans le secteur du logement, notamment pour des rénovations énergétiques plus performantes. Le gouvernement vise également à éliminer 75 % des chaudières au fioul d’ici 2030 et à réduire d’environ 20 % le nombre de chaudières au gaz (hors pompes à chaleur hybrides). Le secteur de l’industrie et de l’agriculture sera également pris en compte dans ces mesures.
En résumé, Emmanuel Macron s’apprête à dévoiler un plan concret pour la planification écologique afin de répondre aux objectifs européens en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce plan comprendra des mesures dans divers secteurs, allant de la mobilité au logement, en passant par l’industrie et l’agriculture. Il sera présenté lors d’un discours officiel et sera soutenu par le financement et l’engagement du gouvernement et des acteurs économiques.