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Les inondations en Libye : un risque sanitaire imminent après la catastrophe
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Les inondations en Libye : un risque sanitaire imminent après la catastrophe

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Inondations en Libye : Le risque de propagation de maladies après la catastrophe

Les inondations qui ont frappé la Libye récemment ont entraîné des pertes de vies humaines considérables et des destructions matérielles importantes. Mais au-delà de ces dégâts, l’Organisation des Nations unies (ONU) met en garde contre un autre danger potentiellement dévastateur : la propagation de maladies.

L’eau contaminée : un risque sanitaire majeur

Contrairement à une idée répandue, les dépouilles des victimes des catastrophes naturelles ou des conflits ne représentent généralement pas de risque pour la santé, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et la Croix-Rouge. Cependant, dans le cas des inondations en Libye, le risque de propagation de maladies est bien réel et constitue l’un des principaux enjeux de l’aide humanitaire.

Selon Claire Nicolet, de Médecins sans frontières (MSF), c’est l’eau contaminée et non les cadavres qui représente un risque sanitaire. Il existe une croyance erronée selon laquelle les cadavres pourraient provoquer des épidémies, mais elle n’est étayée par aucune preuve scientifique. En réalité, c’est la consommation d’eau contaminée ou même un simple contact de la peau avec cette eau qui peut causer des maladies telles que la diarrhée, l’hépatite A, la leptospirose ou la fièvre typhoïde.

La lutte contre les maladies : une priorité pour les acteurs humanitaires

Les acteurs humanitaires et le ministère de la santé libyen prennent très au sérieux le risque de propagation de maladies en Libye. Des échantillons d’eau sont prélevés et analysés, et des dons de bouteilles d’eau ont été effectués. Ces mesures sont en accord avec les recommandations de l’OMS, qui souligne l’importance de reconnaître le risque d’épidémie et de garantir un approvisionnement en eau propre pour limiter au maximum la flambée épidémique.

Il est essentiel de rester vigilant et de mettre en place les mesures nécessaires pour prévenir la propagation de maladies dans les zones touchées par les inondations en Libye. Cela implique de veiller à l’hygiène et à la propreté de l’eau afin de protéger la population, en particulier les enfants qui sont plus vulnérables.

Situation alarmante de l’eau potable en Libye

Samedi, le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU a fait état de cinquante-cinq enfants intoxiqués par l’eau potable en Libye. Selon Al-Jazira, le réseau d’eau de la ville est défaillant et n’a pas été entretenu ou renouvelé depuis de nombreuses années, tout comme les barrages de Derna. Cette situation alarmante conduit à des contaminations et met en danger la santé des habitants.

L’urgence d’une meilleure hygiène pour prévenir les maladies

Outre les contaminations par l’eau potable, l’hygiène est également une préoccupation majeure en Libye. En effet, une eau souillée peut provoquer des maladies de la peau. Pour prévenir ces risques, il est essentiel que la population ait accès à des points d’eau pour sa toilette et ses besoins quotidiens. L’Organisation mondiale de la santé souligne l’importance de renforcer la surveillance et le contrôle des maladies infectieuses, en particulier pour les 35 000 personnes déplacées par la crise en cours.

Des établissements de santé gravement touchés

La situation sanitaire en Libye est également préoccupante, avec la fermeture de nombreux centres de santé faute de personnels et de matériel. Plus de la moitié des établissements de santé des zones touchées ne sont plus fonctionnels, selon l’OMS. Face à cette crise, des organisations humanitaires et les Nations unies ont exprimé leur volonté de rétablir le fonctionnement de ces établissements. L’OMS a également envoyé près de 60 tonnes de fournitures médicales pour combler ces lacunes.

La mobilisation des Libyens et l’aide des agences humanitaires sont cruciales pour faire face à cette situation d’urgence. L’Unicef a fourni des trousses médicales d’urgence et d’autres agences onusiennes ont distribué des kits de secours de base, des bâches en plastique, du matériel de cuisine et de la nourriture à plusieurs milliers de familles. Malgré les difficultés politiques et le chaos qui règnent dans le pays depuis 2011, la mobilisation de la population est remarquable, selon Claire Nicolet. Il est désormais urgent d’agir pour prévenir les épidémies et garantir l’accès aux soins de santé de base en Libye.