Derna en détresse : Les habitants réclament des comptes après les inondations meurtrières
3 minutesLes habitants de Derna réclament des comptes après les inondations meurtrières
Des centaines de habitants de Derna, dans l’est de la Libye, ont manifesté le lundi 18 septembre pour demander des comptes aux autorités après les inondations meurtrières qui ont dévasté la ville. Les manifestants se sont rassemblés devant la grande mosquée de la ville en scandant des slogans contre les autorités de l’Est, représentées par le Parlement et son chef Aguila Saleh. Ils ont exigé une enquête rapide et des actions légales contre les responsables de la catastrophe.
Les demandes des habitants
Dans un communiqué lu lors de la manifestation au nom des “habitants de Derna”, ceux-ci ont appelé à une enquête rapide et à des actions légales contre les responsables de la catastrophe. Ils ont également demandé la mise en place urgente d’un bureau de soutien de l’ONU à Derna et le lancement du processus de reconstruction de la ville, ainsi que la compensation des résidents touchés. Le communiqué exige également la dissolution du conseil municipal actuel et une enquête sur les budgets précédents de la ville.
Le contexte de l’inondation
Les inondations qui ont dévasté Derna le 10 septembre ont été causées par l’effondrement des barrages de la ville. Selon des politiques et des analystes, le chaos politique en Libye a conduit à une négligence de l’entretien des infrastructures vitales, y compris les barrages. Le bilan provisoire officiel fait état de près de 3 300 morts. La Libye est gouvernée par deux administrations rivales, l’une à Tripoli, reconnue par l’ONU, et l’autre dans l’Est, affiliée au camp du maréchal Khalifa Haftar. Les forces de Haftar avaient pris le contrôle de Derna en 2018, mais les autorités de l’Est entretiennent des relations méfiantes avec la ville depuis l’époque de Mouammar Kadhafi. Alors que les secouristes continuent de chercher les corps de milliers de personnes disparues présumées mortes dans les inondations, la manifestation des habitants de Derna montre leur demande de justice et de responsabilisation.
L’ONU et les organisations humanitaires alertent sur le risque de propagation de maladies en Libye
L’ONU et ses agences, dont l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), se mobilisent pour prévenir la propagation de maladies et éviter une deuxième crise dévastatrice en Libye. L’eau contaminée et le manque d’hygiène sont les principales sources de préoccupation. Le Centre libyen de contrôle des maladies met en garde contre l’utilisation ou la consommation de l’eau du réseau local, fortement polluée par les inondations.
Des milliers de disparus et une ville en ruine
Les organisations humanitaires internationales et les responsables libyens mettent en garde contre un bilan final encore plus lourd, étant donné le très grand nombre de disparus, estimé à des milliers. La ville est en état de ruine, et les efforts de déblaiement sont en cours pour extraire les corps des décombres. La population est confrontée à une situation chaotique et insalubre, témoignant de l’ampleur de la catastrophe.
Réponse internationale pour l’aide et la reconstruction
Les secouristes envoyés par les Emirats arabes unis, la Russie et la Turquie se mobilisent pour coordonner les opérations de repêchage des corps en mer. Par ailleurs, un porte-hélicoptères égyptien est arrivé avec des équipes de secours et de sauvetage à bord. La France a également apporté son soutien en déployant un hôpital de campagne et en allouant une aide financière de 4 millions d’euros aux Nations unies pour l’aide d’urgence et la reconstruction en Libye. De son côté, l’Union européenne a débloqué 5,2 millions d’euros pour l’aide humanitaire dans le pays, témoignant ainsi de la solidarité internationale face à cette catastrophe.