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L'Alliance des Etats du Sahel (AES) : une nouvelle coalition militaire pour lutter contre le terrorisme et défendre la région

L'Alliance des Etats du Sahel (AES) : une nouvelle coalition militaire pour lutter contre le terrorisme et défendre la région

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Le Mali, le Burkina et le Niger forment une alliance défensive

Les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont conclu samedi une alliance défensive dans le but de lutter contre le terrorisme. Cette alliance, appelée “l’Alliance des Etats du Sahel (AES)”, a été créée à travers la “Charte du Liptako-Gourma”.

Une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle

Le chef de la junte malienne, Assimi Goita, a annoncé la création de cette alliance sur X (ex-Twitter). Son objectif principal est d’établir une architecture de défense collective et d’assistance mutuelle entre les trois pays. Selon l’article 6 de la Charte, toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties. Cela entraînera donc un devoir d’assistance et de secours, pouvant aller jusqu’à l’emploi de la force armée pour rétablir et assurer la sécurité dans l’espace couvert par l’Alliance.

La pression de la Cedeao

Depuis le coup d’Etat au Niger en juillet dernier, la Cedeao maintient sa position ferme : les autorités militaires doivent restaurer l’ordre constitutionnel immédiatement en libérant le président déchu Mohamed Bazoum et en le réinstallant dans ses fonctions. L’organisation ouest-africaine a même menacé d’une intervention armée et a imposé des sanctions économiques sévères au Niger. Cependant, malgré cette pression, les régimes militaires du Mali, du Burkina Faso et du Niger ont décidé de former cette alliance défensive pour renforcer la sécurité dans la région du Sahel.

L’« Alliance Sahel » menace d’une opération militaire conjointe

Une opération militaire conjointe menée par l’« Alliance Sahel » dans la région du Liptako-Gourma, frontalière du Mali, du Burkina Faso et du Niger, est de plus en plus imminente. Face à cette menace, les pays voisins, le Burkina Faso et le Mali, ont vivement réagi, qualifiant une telle action de « agression illégale et insensée ». Ils ont d’ailleurs promis une « riposte immédiate ».

Une alliance pour la lutte contre le terrorisme

Selon le ministre de la défense malien, Abdoulaye Diop, cette alliance entre les trois pays sera une combinaison d’efforts militaires et économiques. La priorité affichée est la lutte contre le terrorisme dans la région. Les gouvernements du Mali et du Burkina Faso, tous deux dirigés par des militaires arrivés au pouvoir par des coups d’État en 2020 et 2022 respectivement, ont rapidement montré leur solidarité envers les généraux de Niamey après le coup d’État.

Le Niger retient prisonnier le président déchu

Toutefois, la situation reste tendue, car les généraux de Niamey retiennent prisonnier le président déchu Mohamed Bazoum depuis le 26 juillet. Ils comptent le poursuivre pour « haute trahison ». Dans le même temps, le pays fait face à une vague d’attaques jihadistes, qui ont déjà causé la mort d’une centaine de personnes, dont une moitié de civils, depuis cette même date.

L’« Alliance Sahel » en suspens

En parallèle, il est à noter que l’« Alliance Sahel », réunissant plusieurs pays et institutions internationales comme la France, l’Allemagne ou les États-Unis, a suspendu ses programmes d’aides au Niger. Cette décision fait suite à la détérioration de la situation sécuritaire dans la région. Il est urgent de trouver une solution à cette crise pour éviter une escalade militaire qui pourrait aggraver davantage la situation déjà très préoccupante dans le Sahel.