Père de Mahsa Amini détenu par la police: un nouvel avertissement du gouvernement iranien un an après la mort de sa fille
3 minutesLe père de Mahsa Amini brièvement détenu par la police, un an après la mort de sa fille
Un contexte de sécurité renforcée
En Iran, à l’approche du premier anniversaire de la mort de Mahsa Amini, une jeune femme kurde de 22 ans décédée en détention en septembre 2022, son père, Amjad Amini, a été placé en détention samedi. Cette détention a été de courte durée, mais elle a été perçue comme un avertissement de la part du gouvernement. Des groupes de défense des droits de l’homme ont rapporté que M. Amini avait été averti de ne pas commémorer l’anniversaire de la mort de sa fille avant d’être relâché.
Le déni des autorités iraniennes
L’Agence de presse de la République islamique (IRNA) a nié l’arrestation d’Amjad Amini, sans fournir de détails sur son éventuelle détention ou sur l’avertissement qui lui aurait été donné. Cependant, les réseaux sociaux et les groupes de défense des droits de l’homme avaient déjà rapporté le déploiement de forces de sécurité autour de la maison d’Amini à Saqqez, dans le nord-ouest de l’Iran.
Le mouvement d’opposition au régime
La mort tragique de Mahsa Amini en détention, suite à son arrestation pour avoir prétendument enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique, a provoqué des mois de manifestations en Iran. Ces manifestations sont devenues le plus important mouvement d’opposition au régime depuis des années. De nombreux manifestants ont exprimé leur volonté de mettre fin aux plus de quatre décennies de pouvoir religieux chiite.
Les parents de Mahsa Amini ont annoncé qu’ils organiseraient une “cérémonie d’anniversaire traditionnelle et religieuse” sur la tombe de leur fille, malgré les avertissements du gouvernement. Cette déclaration a suscité une réaction de la part des autorités, qui ont déployé d’importantes forces de sécurité dans les régions iraniennes à majorité kurde, ainsi que des grèves généralisées dans plusieurs villes de la région du Kurdistan iranien.
Répression meurtrière des manifestations en Iran
Des centaines de morts et de blessés
Selon les organisations de défense des droits de l’homme, les manifestations qui ont suivi la mort d’Amini en Iran ont fait plus de 500 victimes, dont 71 mineurs. Ces manifestations ont également entraîné des centaines de blessés et des milliers d’arrestations. Des exécutions ont également eu lieu en lien avec ces troubles.
Arrestations arbitraires et restrictions cruelles
Amnesty International a publié un rapport en août dénonçant les actes des autorités iraniennes. Selon l’ONG, les familles des victimes ont été soumises à des arrestations et détentions arbitraires, des restrictions cruelles ont été imposées aux rassemblements pacifiques sur les lieux de sépulture et les pierres tombales des victimes ont été détruites.
De plus, de nombreux journalistes, avocats, militants, étudiants, universitaires, artistes, personnalités publiques et membres de minorités ethniques soupçonnés d’avoir des liens avec les manifestations ont été arrêtés, convoqués, menacés ou licenciés au cours des dernières semaines, selon des groupes de défense des droits de l’homme iraniens et occidentaux.
Nouvelles sanctions occidentales
Suite à ces événements, des pays occidentaux ont pris une série de sanctions contre des responsables et des médias iraniens. Les Etats-Unis, en coordination avec le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie, ont imposé des sanctions à 25 Iraniens, trois médias et une entreprise censurant Internet en relation avec la répression des manifestations.
L’Iran a vivement réagi à ces sanctions, les qualifiant d’hypocrites. Le quotidien iranien Etemad rapporte également que l’avocat de la famille Amini est accusé de “propagande contre le système” et risque une peine d’emprisonnement d’un à trois ans s’il est reconnu coupable.