Jordan Bardella lance un défi à Emmanuel Macron, Marine Le Pen prépare l'après-Macron
4 minutesJordan Bardella lance la campagne des Européennes, Marine Le Pen celle de « l’après-Macron »
Le lancement de la campagne des élections européennes par Jordan Bardella et Marine Le Pen a été marqué par des discours forts et des ambitions claires. À Beaucaire (Gard), bastion du Rassemblement national (RN), le président du mouvement a fait de cette élection un enjeu majeur en tant que « grand scrutin de mi-mandat » pour Emmanuel Macron, tandis que Marine Le Pen a évoqué sa vision pour l’après-Macron en se projetant déjà vers la présidentielle de 2027.
Jordan Bardella veut envoyer un message fort
En positionnant ces élections européennes comme une occasion unique de sanctionner la politique gouvernementale et de transmettre un message clair à Bruxelles, Jordan Bardella a clairement affirmé sa volonté de devenir le mouvement qui se préparera à l’après-Macron. Dans son discours, le jeune eurodéputé a souligné la nécessité de prendre position contre les « forces du renoncement » et a identifié Emmanuel Macron comme son « seul adversaire ». Il a également abordé des sujets majeurs tels que la question des migrants, prônant un retour des bateaux dans les pays de départ, ainsi que la sortie du marché européen de l’énergie.
Marine Le Pen se projette dans l’avenir
Dans un discours axé sur la notion de « puissance » et en opposition aux forces du renoncement représentées selon lui par La France insoumise et la macronie, Jordan Bardella a évoqué les récentes violences urbaines et a affirmé que « le peuple français n’attaque pas ses policiers, ne brûle pas ses écoles ». Il a également proposé des mesures fortes, telles que la suspension des allocations familiales pour les parents de mineurs multirécidivistes. Sur le plan économique, il a plaidé en faveur d’une baisse des charges patronales compensée par une augmentation des salaires, soulignant que l’urgence sociale et l’inquiétude pour l’avenir de la France ne sont pas une fatalité. Pour conclure, il a lancé un slogan rassembleur : « Rendre à la France sa grandeur et aux Français leur bonheur ».
En somme, les discours de Jordan Bardella et de Marine Le Pen lors du lancement de la campagne des Européennes ont été marqués par une volonté de s’affirmer en opposition à Emmanuel Macron et de préparer l’avenir pour le RN. Ces élections s’annoncent ainsi comme un tournant majeur pour le mouvement et pour l’ensemble du pays.
Marine Le Pen dévoile sa “Déclaration des droits des Nations et des peuples”
Dans les arènes de Beaucaire, la tête de liste a pu mesurer sa popularité auprès des milliers de sympathisants présents. Pas de quoi pour autant avoir l’honneur de conclure les universités d’été du RN, privilège de Marine Le Pen, qui a entendu livrer un discours « avec de la hauteur », de « présidentiable », comme l’a promis son entourage ces derniers jours.
Une “Déclaration des droits des Nations et des peuples”
Dans la besace de la triple candidate malheureuse à l’Elysée, une « proposition » sur laquelle elle entretenait mystère depuis une semaine : une « Déclaration des droits des Nations et des peuples » destinée à les protéger des « excès de pouvoir d’organismes supranationaux ou de structures commerciales » - comprendre en premier lieu l’Union européenne. Première étape d’une « grande tournée » pour convaincre de l’utilité de son texte : dimanche, à Pontida, dans le nord de l’Italie, où elle est invitée à s’exprimer au raout de son « grand ami » Matteo Salvini, chef de file de La Ligue (extrême droite).
Marine Le Pen vante “les nations” pour préserver les peuples
« Le mouvement national français, par son ancienneté, sa légitimité, sa puissance politique, est fondé à initier cette belle et grande proposition en faveur des libertés humaines », a-t-elle voulu convaincre, en évoquant « une vocation universelle ». Face aux institutions bruxelloises, Marine Le Pen vante ainsi « les nations » pour « réellement préserver les peuples du monde, demain et pour le siècle qui vient, de l’impact toujours croissant du réchauffement climatique, et de ses conséquences déjà perceptibles sur les flux de population incontrôlés ».
Davantage que le scrutin européen, celle qui se dit « candidate en 2027 tant qu’elle n’aura pas décidé qu’elle ne le sera pas » a ainsi voulu esquisser ce serait sa présidence : « la France et l’Europe sont à un tournant historique décisif et c’est à nous qu’il appartient de donner à notre pays l’impulsion qui lui permettra d’aborder cette nouvelle ère avec la confiance, les principes et les outils qui lui seront indispensables dans les prochaines décennies ». A la tribune, devant une énorme banderole « Vivement le 9 juin », date du scrutin européen, certains pensaient pour elle : « Vivement 2027 ».