Suspension des projets artistiques au Sahel : Une décision controversée qui divise la communauté culturelle
3 minutesProblème de suspension des projets artistiques avec le Sahel
La ministre de la culture, Rima Abdul Malak, fait face à l’indignation du secteur culturel suite à la diffusion d’un message demandant la suspension de tout projet de coopération avec les ressortissants du Mali, du Niger et du Burkina Faso. Cette mesure concerne uniquement les nouveaux projets de coopération nécessitant des visas ou l’envoi de Français dans ces pays.
Pas de boycott ni de représailles
La ministre tient à clarifier la situation en soulignant qu’il ne s’agit pas d’un boycott ou de représailles. Elle assure qu’il n’est pas question d’arrêter les échanges avec les artistes et les lieux culturels tels que des musées, des festivals et des théâtres dans le Niger, le Mali et le Burkina Faso. Les artistes qui ont déjà obtenu des visas et qui ont prévu des tournées ou des spectacles pourront venir comme prévu. Les ressortissants burkinabés, nigériens ou maliens vivant en France ne sont en aucun cas concernés par cette mesure.
Mesures de sécurité renforcées pour les nouveaux projets
La suspension concerne principalement les nouveaux projets de coopération qui débuteraient maintenant et nécessiteraient des visas, ou ceux qui impliqueraient l’envoi de Français dans ces pays. Cette décision est motivée par le contexte sécuritaire extrêmement précaire dans la région. Un message précis sera envoyé prochainement afin de donner des informations plus détaillées sur les mesures à prendre.
La polémique autour de la suspension des projets de coopération culturelle
Le gouvernement est au cœur d’une controverse depuis la diffusion d’un message émanant des directions régionales de la culture (DRAC) appelant à suspendre tous les projets de coopération culturelle avec trois pays spécifiques. Ce message a suscité l’indignation de la communauté artistique et culturelle, remettant en question la pertinence et la légitimité de cette décision.
Une mesure qui divise
La décision de suspendre les projets de coopération et les soutiens financiers avec ces pays a été vivement critiquée par les acteurs culturels. Le Syndeac a dénoncé cette interdiction totale, soulignant que celle-ci n’avait aucun sens d’un point de vue artistique et qu’elle constituait une erreur politique majeure. Il a souligné que cette politique d’interdiction de circulation des artistes et de leurs œuvres n’a jamais été appliquée lors d’autres crises internationales, que ce soit avec la Russie ou la Chine.
Le ministère de la culture se défend
Face à la controverse, le ministère de la culture a réagi en assurant qu’il n’avait demandé aucune déprogrammation d’artistes, quelle que soit leur nationalité. Il a précisé que cette décision n’affectait pas les personnes qui possédaient déjà un visa délivré avant cette annonce ou celles résidant en France ou dans d’autres pays. Cependant, cela n’a pas suffi à apaiser les critiques et les interrogations sur les motivations derrière cette suspension. La polémique persiste quant à la pertinence de cette décision et à son impact sur la scène culturelle.