Expulsion de l'attaché militaire français : Les relations entre Paris et Ouagadougou se détériorent davantage
3 minutesLe Burkina Faso expulse l’attaché militaire français, accusé d’« activités subversives »
Le gouvernement burkinabé a pris la décision d’expulser l’attaché militaire de l’ambassade de France au Burkina Faso, M. Emmanuel Pasquier, en raison d’accusations d’« activités subversives ». Dans un courrier officiel adressé à Paris, le ministère des affaires étrangères burkinabé a retiré l’agrément de M. Pasquier et a accordé à lui et à son équipe un délai de deux semaines pour quitter le pays.
Des accusations fantaisistes selon le Quai d’Orsay
Le Quai d’Orsay a rapidement réagi à cette expulsion en qualifiant les accusations d’« activités subversives » de fantaisistes. Selon un porte-parole du ministère français des affaires étrangères, aucune explication n’a été fournie dans le courrier concernant les motifs de ces accusations. Paris et Ouagadougou connaissent une détérioration progressive de leurs relations depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré par un coup d’Etat militaire en septembre 2022.
Une nouvelle confirmation de la dégradation des relations entre Paris et Ouagadougou
Cette expulsion de l’attaché militaire français vient encore confirmer la dégradation des relations entre la France et le Burkina Faso depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré. Les tensions entre les deux pays continuent de s’accentuer et cette dernière décision ne fait qu’aggraver la situation. Il reste à voir comment cette affaire sera gérée et si elle aura des conséquences sur les relations diplomatiques entre les deux pays à l’avenir.
Les relations se détériorent entre Paris et Ouagadougou
Depuis l’arrivée au pouvoir du capitaine Ibrahim Traoré et de ses hommes, à la suite d’un coup d’Etat, en septembre 2022 – le deuxième en huit mois dans le pays –, les relations n’ont fait qu’empirer entre Paris et Ouagadougou, bien que les liens diplomatiques ne soient pas formellement rompus.
Une coopération compromise
Comme au Mali, voisin, Paris a refusé de travailler avec la junte pour assurer la sécurité du pays, d’autant plus que les dirigeants burkinabés ont, de leur côté, cherché à diversifier leurs partenaires dans la lutte antiterroriste, en ouvrant la porte à une éventuelle coopération avec la Russie et les mercenaires du Groupe Wagner – sans que la présence de ceux-ci soit confirmée dans le pays.
En mars, le Burkina Faso avait dénoncé un accord militaire conclu en 1961 avec la France, quelques semaines après avoir exigé et obtenu le retrait de la force française Sabre, nom de l’opération des forces spéciales tricolores au Sahel, en proie à des violences djihadistes. Le gouvernement avait également demandé le départ définitif de tous les personnels français en service dans les administrations militaires burkinabées. L’ambassadeur de France à Ouagadougou avait, lui, été rappelé après le coup d’Etat de septembre 2022, il n’a pas été remplacé.
Une situation de violence persistante
Depuis 2015, dans la foulée de ses voisins du Mali et du Niger, également dirigés par des militaires, le Burkina Faso est pris dans une spirale de violences perpétrées par des groupes djihadistes affiliés à l’organisation Etat islamique et à Al-Qaida. Elles ont fait plus de 6 000 morts, civils et militaires, depuis le début de l’année 2023, selon l’ONG Acled.