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Des œuvres d'Egon Schiele soupçonnées d'avoir été volées par les nazis saisies dans des musées américains : un combat pour la restitution des biens culturels volés
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Des œuvres d'Egon Schiele soupçonnées d'avoir été volées par les nazis saisies dans des musées américains : un combat pour la restitution des biens culturels volés

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Des œuvres d’Egon Schiele soupçonnées d’avoir été volées par les nazis saisies dans des musées américains

La justice américaine a saisi trois œuvres de l’artiste autrichien Egon Schiele, réclamées par les héritiers d’un collectionneur juif victime des nazis. Ces dessins ont été retrouvés dans de grands musées des Etats-Unis, selon l’Agence France-Presse (AFP). La Cour suprême de l’État de New York estime qu’il y a des raisons de croire que ces œuvres sont volées et détenues illégalement.

Saisies dans des musées prestigieux

Les ordonnances de saisie datées de mardi révèlent que ces œuvres d’Egon Schiele ont été saisies dans de prestigieux musées américains. L’aquarelle et crayon sur papier intitulée “Prisonnier de guerre russe” d’une valeur de 1,25 million de dollars a été saisie à l’Art Institute de Chicago. Le dessin au crayon sur papier “Portrait d’un homme” évalué à un million de dollars a été saisi au Carnegie Museum of Art de Pittsburgh. Quant à l’aquarelle et crayon sur papier “Fille aux cheveux noirs” estimée à 1,5 million de dollars, elle a été saisie à l’Allen Memorial Art Museum de l’université Oberlin.

Les ordonnances autorisent ces œuvres à rester sur place pendant une période de soixante jours.

Une revendication des héritiers légitimes

Les héritiers de Fritz Grünbaum, un artiste de cabaret juif autrichien et grand collectionneur d’art, revendiquent la propriété de ces œuvres. Critique du régime nazi, Grünbaum est décédé dans le camp de concentration de Dachau en 1941. Ses héritiers soutiennent que ces dessins d’Egon Schiele lui auraient été volés par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Ils ont donc intenté une action en justice pour récupérer ces œuvres qui, selon eux, leur reviennent légitimement.

Les musées concernés, quant à eux, affirment avoir acquis ces œuvres légalement et se disent prêts à se défendre devant les tribunaux. Le musée de Chicago, où l’œuvre “Prisonnier de guerre russe” est actuellement conservée, déclare vouloir se défendre dans le cadre d’un litige civil ouvert devant un tribunal fédéral. La bataille judiciaire qui s’annonce permettra peut-être de déterminer la véritable provenance de ces œuvres d’Egon Schiele et de rendre justice aux héritiers de Fritz Grünbaum.

L’enquête sur les œuvres de Schiele pillées par les nazis

Selon une enquête en cours rapportée par le New York Times, une douzaine d’œuvres de l’artiste autrichien Egon Schiele sont actuellement au centre d’une affaire de restitution. Ces œuvres ont été pillées par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale et les héritiers de Fritz Grünbaum se battent depuis des années pour les récupérer.

Les héritiers se basent sur un document signé par Grünbaum en 1938

Les héritiers de Fritz Grünbaum soutiennent leur demande de restitution en s’appuyant sur un document officiel signé par leur ancêtre en 1938. Ce document était en faveur du régime nazi, et il l’a signé alors qu’il était prisonnier à Dachau. En 2005, la justice américaine avait rejeté leur demande en estimant qu’ils agissaient trop tard, mais en 2018, ils ont finalement obtenu gain de cause pour deux œuvres.

La restitution des œuvres spoliées reste un enjeu mondial

Le sujet de la restitution des œuvres spoliées par les nazis reste d’actualité dans de nombreux pays. En France, par exemple, le Parlement a adopté une loi-cadre en juillet dernier pour faciliter la restitution des biens culturels volés aux Juifs pendant l’Allemagne nazie. Selon les chiffres présentés lors d’une conférence internationale en République tchèque en 2009, sur les 650 000 œuvres volées, 100 000 n’avaient toujours pas été restituées à l’époque. Cette problématique continue donc à susciter des débats et des actions dans le but de réparer les injustices commises pendant cette période sombre de l’histoire.