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Activistes écologistes condamnés à des amendes après une action choc contre les jets privés
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Activistes écologistes condamnés à des amendes après une action choc contre les jets privés

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Des militants d’Attac et d’Extinction Rebellion condamnés à des amendes après une action contre des jets privés

Le tribunal correctionnel de Bobigny a rendu son verdict jeudi 14 septembre, condamnant les activistes d’Attac et d’Extinction Rebellion. Ces militants écologistes avaient organisé une action visant à bloquer l’accès à un terminal de l’aéroport du Bourget en septembre 2022, afin de dénoncer l’utilisation de jets privés.

Des amendes allant de 300 à 500 euros

Les prévenus ont été reconnus coupables d’attroupement après sommation et se verront infliger des amendes allant de 300 à 500 euros. Seule une des douze militantes impliquées dans l’action n’a pas été poursuivie pour ce chef d’accusation, pour des raisons procédurales.

Le tribunal a estimé que les prévenus auraient eu « pleinement le temps [de se disperser] avant que les sommations soient faites ». Malgré cette décision, les militants ont annoncé faire appel de cette condamnation.

Une action engagée et symbolique

Le 23 septembre 2022, une vingtaine de militants ont investi un terminal de l’aéroport du Bourget pendant près de deux heures. Ils ont recouvert les murs de peinture rouge, exprimant ainsi leur opposition à l’utilisation des jets privés, considérés comme très polluants.

Cette action s’inscrit dans le combat mené par les mouvements Attac et Extinction Rebellion contre les pratiques néfastes pour l’environnement, et notamment contre le transport aérien, réputé pour sa contribution aux émissions de gaz à effet de serre. Malgré les amendes infligées par le tribunal, les militants restent déterminés à défendre leurs convictions et à sensibiliser l’opinion publique sur les enjeux climatiques.

Quatre militants relaxés des chefs d’accusation

Quatre militants écologistes qui s’étaient perchés sur un auvent au-dessus du chemin d’accès au terminal ont été relaxés des chefs d’accusation de “dégradations en réunion” et “organisation d’une manifestation interdite”. Seul le chef d’accusation de blocage reste.

Réactions mitigées des avocats et des activistes

Les avocats des prévenus ont réagi de manière mitigée à la décision du tribunal. Me Hélène Jouny, l’une des avocates des prévenus a déclaré : “Cette décision est à l’image de la procédure, il reste beaucoup d’incompréhension sur les termes de la décision”. Elle a également affirmé que le parquet continue de “criminaliser les actions à visée écologique”.

De son côté, Lou Chesné, porte-parole d’Attac, a regretté que cette décision ne soit pas considérée comme une victoire pour l’écologie. Elle a ajouté : “Cette décision renforce notre détermination à poursuivre nos actions de désobéissance civile”. Chesné a également critiqué le fait que le juge n’a pas précisé quels sont les autres moyens légaux pour alerter sur l’urgence climatique.

Une décision qui suscite des interrogations sur les actions liées au réchauffement climatique

Cette relaxe suscite également des interrogations sur la manière dont les actions liées au réchauffement climatique sont perçues par les pouvoirs publics. Me Hélène Jouny a déclaré : “Les pouvoirs publics refusent manifestement d’aborder les vraies problématiques que constitue le réchauffement climatique”.

La décision du tribunal de relaxer les militants écologistes des chefs d’accusation de “dégradations en réunion” et “organisation d’une manifestation interdite” montre la complexité de ce type de procédure. Elle soulève également des questions sur l’approche des pouvoirs publics face à l’urgence climatique. Les avocats et les activistes restent déterminés à poursuivre leurs actions de désobéissance civile pour alerter sur cette problématique cruciale.