Ursula von der Leyen tire son bilan à moins d'un an des élections européennes lors d'un discours audacieux sur l'état de l'Union

Ursula von der Leyen défend son bilan à moins d’un an des élections européennes, dans son discours sur l’état de l’Union

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a pris la parole lors du dernier discours sur l’état de l’Union avant les élections européennes qui auront lieu en juin 2024. Elle a fait le bilan de ses actions depuis sa prise de fonction et a abordé plusieurs sujets.

Pacte vert, inflation, Ukraine…

Ursula von der Leyen a mis l’accent sur le Pacte vert, un plan ambitieux visant à réduire les émissions de carbone dans la zone européenne. Elle a souligné sa volonté de maintenir le cap sur ce projet tout en garantissant une transition juste et équitable. Les réglementations environnementales de l’UE rencontrent actuellement des résistances, mais la présidente de la Commission a assuré son soutien à l’industrie européenne tout au long de cette transition.

En outre, Ursula von der Leyen a annoncé l’ouverture d’une enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques pour protéger l’industrie européenne contre des prix artificiellement bas. Elle a également prévu plusieurs mesures en faveur de l’énergie éolienne et a insisté sur l’importance d’accélérer la délivrance des permis.

La présidente de la Commission a également rendu hommage aux agriculteurs, reconnaissant les conséquences de l’agression russe contre l’Ukraine ainsi que du changement climatique sur leur travail et leurs revenus. Elle a souligné l’importance de soutenir les agriculteurs face aux sécheresses, incendies et inondations causés par le changement climatique.

L’inachèvement du Pacte vert et la persistance de l’inflation

Bien que l’UE ait adopté une grande partie du Pacte vert, il reste encore trente-sept textes en négociations. Certains de ces textes, tels que la restauration de la nature et l’encadrement des pesticides, rencontrent une opposition de la droite et de l’extrême droite qui considèrent ces réglementations comme un fardeau pour les agriculteurs et les entreprises.

Ursula von der Leyen a reconnu que le retour à l’objectif d’une inflation à 2% dans la zone euro prendra du temps. La persistance d’une inflation élevée est considérée comme un grand défi économique pour le continent. La présidente de la Commission a loué les efforts de Christine Lagarde et de la Banque centrale européenne pour lutter contre l’inflation.

Le taux d’inflation annuel dans les vingt pays de la zone euro était de 5,3% en août, après avoir atteint 10,6% en octobre 2022. Une décision sur le maintien ou une nouvelle hausse des taux d’intérêt de la BCE était attendue.

Hausse des prix à la consommation au-dessus de l’objectif fixé par la BCE

La hausse des prix à la consommation en Europe reste encore très au-dessus de l’objectif fixé par la Banque Centrale Européenne (BCE) qui est de 2%. Malgré cela, la Commission européenne prévoit un taux d’inflation annuel de 2,9% en 2024. Cette situation soulève des interrogations quant aux mesures à prendre pour résoudre ce problème.

Baisse des prix du gaz en Europe et politique européenne d’énergie

La présidente de la Commission européenne, Mme von der Leyen, a exprimé sa satisfaction quant à la baisse des prix du gaz en Europe. Elle a souligné que ces prix ont considérablement diminué depuis leur pic atteint l’année dernière. En effet, ils sont passés de 300 euros par mégawattheure à environ 35 euros aujourd’hui. Mme von der Leyen a attribué cette baisse à la politique européenne d’achats en commun, de réduction de la demande et de soutien aux énergies renouvelables. Selon elle, cette réussite prouve la capacité de l’Europe à traverser l’hiver malgré les craintes de pénurie énergétique. Elle a également critiqué le président russe, Vladimir Poutine, pour avoir utilisé le gaz comme une arme.

Progression de l’Ukraine vers l’adhésion à l’Union européenne

Contrairement à son précédent discours sur l’état de l’Union, Mme von der Leyen n’a pas accordé une place centrale à la question ukrainienne. Elle a tout de même salué les « grandes avancées » réalisées par l’Ukraine sur la voie de son adhésion à l’Union européenne. Dans ce contexte, elle a encouragé l’Union européenne à s’élever à la hauteur de cette détermination et à présenter ses recommandations sur l’ouverture de négociations d’adhésion avec l’Ukraine et la Moldavie à l’automne. Cette étape est également cruciale pour les cinq pays des Balkans occidentaux qui sont candidats à l’adhésion et négocient avec l’UE depuis une décennie. Mme von der Leyen a souligné la nécessité d’adapter rapidement l’Union européenne, ses institutions et son budget pour soutenir les aspirations d’élargissement, tout en évitant de fixer un calendrier précis. Cela va à l’encontre de la volonté de Charles Michel, président du Conseil européen, qui pense qu’un calendrier est nécessaire pour renforcer la crédibilité de l’Union.