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L'assaut chinois sur le marché des voitures électriques européennes : l'Union européenne lance une enquête sur les subventions publiques chinoises
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L'assaut chinois sur le marché des voitures électriques européennes : l'Union européenne lance une enquête sur les subventions publiques chinoises

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L’Union européenne enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques

L’annonce de l’enquête

Dans son discours sur l’état de l’Union, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a révélé mercredi 13 septembre l’ouverture d’une enquête sur les subventions publiques chinoises aux automobiles électriques. Cette mesure vise à défendre l’industrie européenne, qui fait face à une concurrence déloyale sur le marché mondial.

Une situation asymétrique

Ursula von der Leyen a souligné que les voitures électriques chinoises inondent aujourd’hui les marchés mondiaux à des prix artificiellement bas, grâce à des subventions massives. Face à cette distorsion de concurrence, l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA) salue l’ouverture de l’enquête et considère qu’il s’agit d’un signal positif de la part de la Commission européenne.

Une stratégie industrielle solide et globale

L’ACEA réclame une stratégie industrielle d’ampleur qui permettra à l’Europe de rivaliser avec le reste du monde. Cette demande est soutenue par le ministre français chargé du commerce extérieur, Olivier Becht, qui estime nécessaire de rétablir des conditions de concurrence équitables. La France fait valoir l’importance d’un terrain de jeu égal pour tous les acteurs.

Des opinions divergentes au sein de l’Union européenne

Alors que la France pousse pour une Europe plus affirmée face aux pratiques protectionnistes de la Chine, d’autres pays membres, tels que l’Allemagne, craignent de froisser Pékin et misent davantage sur le commerce international. Cependant, Ursula von der Leyen rappelle les conséquences néfastes des pratiques commerciales déloyales de la Chine sur l’industrie solaire européenne.

Réforme des subventions aux voitures électriques en France pour limiter les importations chinoises

Le gouvernement français prépare actuellement une réforme des subventions accordées aux voitures électriques en France. Cette réforme vise à mettre en place un “score environnemental” qui pourrait limiter les importations de véhicules électriques en provenance de Chine.

Un “bonus européen” pour favoriser les produits industriels européens

Cette décision fait suite au souhait exprimé par M. Le Maire, fin août, lors d’une rencontre avec des chefs d’entreprises français à Paris. Il avait évoqué la mise en place d’un “bonus européen réservé à des produits industriels à contenu européen”. Selon lui, la Chine et les États-Unis appliquent déjà ce type de mesure et il regrette que l’Europe ne puisse pas le faire en raison des normes européennes.

M. Le Maire souligne toutefois l’importance de maintenir le dialogue et la coopération avec la Chine, malgré la nécessité de se défendre contre les pratiques déloyales. Il est donc essentiel de trouver un équilibre entre la protection de nos intérêts et la poursuite des échanges avec la Chine.

La Chine en tête dans les motorisations électriques et la technologie des batteries

La Chine a depuis longtemps misé sur les motorisations électriques dans l’industrie automobile et a pris une longueur d’avance sur l’Europe, notamment en ce qui concerne les technologies des batteries. Grâce à leur immense marché intérieur, les constructeurs chinois bénéficient d’économies d’échelle considérables et cherchent désormais à conquérir l’Europe.

Face à une concurrence accrue sur leur marché intérieur et à un ralentissement de leur économie, les constructeurs chinois se tournent de plus en plus vers l’exportation. Leur part de marché en Europe pour les voitures électriques neuves est ainsi passée de 4 % en 2021 à 8 % cette année, selon le cabinet Inovev.

Dans ce contexte, la réforme des subventions aux voitures électriques en France vise à renforcer la compétitivité des constructeurs français et européens tout en limitant les importations chinoises. Il s’agit d’un enjeu majeur pour l’industrie automobile et pour la transition vers une mobilité plus respectueuse de l’environnement.