Séisme au Maroc : Comment l'ONG Télécoms sans frontières connecte les régions sinistrées et redonne espoir

Séisme au Maroc : l’ONG française Télécoms sans frontières connecte les régions sinistrées

L’importante contribution de l’ONG Télécoms sans frontières (TSF) pour les zones sinistrées

Un soutien crucial lors de catastrophes naturelles

Dans la soirée du samedi 9 septembre, seulement quarante-huit heures après le séisme meurtrier au Maroc qui a causé plus de 2 900 décès, une équipe de bénévoles de l’ONG Télécoms sans frontières (TSF) est arrivée dans le pays. Sans cependant être des pompiers ou des secouristes, ils sont tout aussi importants pour une catastrophe naturelle. Leur mission : établir des connexions dans les zones sinistrées qui sont souvent isolées du reste du monde en raison des dommages causés par le tremblement de terre aux réseaux télécoms. Dans leurs valises, les outils de communication satellitaires sont les seuls capables de fournir une connexion efficace.

Une installation au cœur de la crise

L’équipe de TSF s’est installée dans la province d’Al Haouz, épicentre du tremblement de terre, à proximité de la cellule de crise située à Talat N’Yaacoub. Après plusieurs jours de discussions avec les autorités et grâce à l’appui d’organisations locales, ils ont pu déployer leur matériel à partir du mercredi 13 septembre. Il est important de souligner que le Maroc n’a pas officiellement sollicité l’aide française, suscitant ainsi une polémique. Suite à cela, Emmanuel Macron a tenu à préciser que c’était au gouvernement marocain et à Sa Majesté le roi de prendre cette décision souveraine d’organiser l’aide internationale.

Les télécommunications au service de l’humanitaire

« Il y a quelques années, les télécoms n’étaient pas considérées comme une urgence humanitaire. Ils le sont aujourd’hui », affirme Monique Lanne-Petit, cofondatrice de TSF avec Jean-François Cazenave. Restée en France, elle dirige à distance la mission marocaine depuis le siège de l’ONG à Pau. Depuis sa création en 1998, TSF s’est mobilisée dans plus de 140 crises à travers plus de 70 pays. Leur intervention ne se limite pas aux catastrophes naturelles, mais s’étend également aux conflits armés, tels que la Syrie et la Libye, ainsi qu’aux zones fortement touchées par la migration, notamment en Amérique du Sud. L’objectif est toujours le même : fournir des moyens de communication aux secouristes et aux populations affectées.

C’est sur le terrain, au milieu des années 1990, que l’idée de créer TSF a émergé. À l’époque, le téléphone mobile était réservé à une élite. Aujourd’hui, cette ONG est plus indispensable que jamais pour aider les régions sinistrées à se reconstruire et à communiquer.

Une ONG qui apporte un soutien essentiel aux populations sinistrées

Engagés dans les associations Solidarité pyrénéenne et SOS Action humanitaire, Mme Lanne-Petit et M Cazenave ont toujours été sollicités par les personnes sinistrées pour les aider à prendre des nouvelles de leurs proches une fois de retour en France. Face à cette nécessité humanitaire, ils ont rapidement compris l’importance d’apporter une ligne satellitaire, parfois au milieu des décombres.

TSF, une ONG internationale au service des populations sinistrées

Avec un budget annuel de 2 à 3 millions d’euros, TSF bénéficie du soutien des opérateurs satellitaires Eutelsat et Inmarsat, ainsi que du fonds de dotation Thales Solidarity. Alors que certains industriels du secteur des télécoms, tels que Vodafone et Ericsson, offrent également leur aide aux populations sinistrées, TSF reste la seule ONG internationale à intervenir dans ce domaine.

La mission de TSF consiste à agir en tant que “tampon” en attendant que les opérateurs rétablissent les réseaux, afin de soulager les sinistrés. Il ne s’agit en aucun cas d’une concurrence, comme l’explique Mme Lanne-Petit.

Un soutien qui va au-delà de la simple téléphonie

Dans certains cas, TSF ne se contente pas de rétablir les lignes téléphoniques. Avec l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux, l’ONG a diversifié ses actions. En partenariat avec des associations et des organisations locales, elle propose des cours d’éducation numérique aux enfants, met en place des centres télécoms communautaires pour donner un accès Internet aux populations et forme les ONG à adapter leurs outils de communication. Ainsi, TSF s’adapte aux nouveaux besoins des populations sinistrées et leur apporte un soutien complet dans leur reconstruction.