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Le gouvernement japonais mise sur la féminisation pour renforcer sa popularité et faire face aux tensions régionales
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Le gouvernement japonais mise sur la féminisation pour renforcer sa popularité et faire face aux tensions régionales

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Le gouvernement japonais se féminise

Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a procédé mercredi 13 septembre à un vaste remaniement ministériel, avec des changements, notamment aux affaires étrangères et à la défense, et une augmentation sensible du nombre de femmes dans son gouvernement.

Une première pour le portefeuille des affaires étrangères

Au pouvoir depuis octobre 2021, M Kishida, 66 ans, a vu sa popularité baisser ces derniers mois, fragilisant aussi sa position de président du Parti libéral-démocrate (PLD) alors que des élections internes sont prévues en 2024. Il a remplacé son ministre des affaires étrangères, Yoshimasa Hayashi, par Yoko Kamikawa, une femme de 70 ans qui a été ministre de la justice à plusieurs reprises entre 2014 et 2021. C’est la première fois depuis dix-neuf ans qu’une femme va occuper le portefeuille des affaires étrangères au Japon.

Renforcement du budget de la défense face aux tensions régionales

Ces changements surviennent alors que le Japon, allié des Etats-Unis, fait face à une montée des tensions avec la Chine et la Corée du Nord, et que Tokyo prévoit de considérablement renforcer son budget de la défense pour la période 2023-2027. Pyongyang, qui multiplie ces derniers mois les essais d’armement, a d’ailleurs lancé mercredi matin au moins un missile balistique en direction de la mer du Japon, selon l’armée sud-coréenne. Malgré ces défis sécuritaires, le ministre des finances, Shunichi Suzuki, a été maintenu à son poste, tout comme le ministre de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI), Yasutoshi Nishimura, et le populaire ministre de la transformation numérique, Taro Kono, ancien rival de M Kishida lors de l’élection à la présidence du PLD en 2021.

Remaniement ministériel pour renforcer la popularité de M. Kishida

Le secrétaire général et porte-parole du gouvernement, Hirokazu Matsuno, reste également en poste.

Le politologue Brad Glosserman estime que le remaniement ministériel est une tentative habituelle pour renforcer la popularité chancelante de M. Kishida. Selon lui, l’objectif est de rendre plus probable sa réélection à la tête du PLD l’an prochain, et ainsi lui permettre de rester premier ministre. Cette mesure vise également à consolider le soutien de l’opinion publique et des factions au sein du PLD.

La cote de popularité du gouvernement de M. Kishida stagne depuis des mois autour de 30%. Les Japonais interrogés estiment majoritairement que les mesures prises jusqu’à présent pour atténuer l’impact de l’inflation sur le pouvoir d’achat sont insuffisantes. De plus, divers scandales ont terni l’image du gouvernement, notamment les failles du système numérique national d’identification individuelle pour des procédures administratives appelé “My Number”.

Le remplacement des ministres des affaires étrangères et de la défense, sans qu’il n’y ait de mécontentement vis-à-vis de leurs performances respectives selon Glosserman, a surpris de nombreux observateurs. Il est probable que ces changements soulignent qu’une dynamique politique est en marche et que les têtes peuvent être remplacées. M. Kishida a ainsi répondu à l’appel d’autres chefs de faction du PLD en faveur d’un remaniement ministériel important.