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Paris 2024: Un collectif exige l'exclusion de l'Iran pour discriminations envers les femmes dans le sport

Paris 2024: Un collectif exige l'exclusion de l'Iran pour discriminations envers les femmes dans le sport

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Paris 2024 : un collectif demande l’exclusion de l’Iran pour discrimination faite aux femmes dans leur pratique sportive

Un collectif réclame l’exclusion de l’Iran des Jeux olympiques de Paris 2024 en raison de la discrimination subie par les femmes dans la pratique sportive. Parmi les personnalités qui soutiennent cette demande, on retrouve Mahyar Monshipour, ancien boxeur professionnel, et Frédéric Thiriez, avocat au Conseil d’Etat. Ils estiment que l’Iran viole les principes fondamentaux de l’olympisme en pratiquant cette discrimination.

Une discrimination qui remet en question la présence de l’Iran aux JOP de Paris 2024

L’ancien boxeur Mahyar Monshipour, d’origine iranienne, et l’avocat Frédéric Thiriez ont tenu une conférence de presse à Paris pour demander l’exclusion du Comité national olympique de la République islamique d’Iran des Jeux olympiques et paralympiques de 2024. Selon eux, l’Iran ne respecte pas les principes fondamentaux de l’olympisme en discriminant les femmes dans leur pratique sportive. Cette revendication est d’autant plus urgente qu’elle fait suite à l’arrestation violente et au décès de Mahsa Amini, étudiante iranienne de 22 ans, l’année dernière, provoquant un vif émoi.

Une situation inacceptable pour les femmes sportives iraniennes

Les femmes en Iran font face à de nombreuses restrictions dans leur pratique sportive. Elles sont interdites ou restreintes dans certains sports et doivent se couvrir entièrement lorsqu’elles pratiquent. La boxeuse Shiva Nariman a dû quitter le pays pour continuer à exercer son sport, qui est interdit aux femmes. D’autres sports, tels que le volley-ball de plage, sont également inaccessibles aux femmes. Les sports tels que la natation, la gymnastique et la lutte, pourtant considérés comme majeurs en Iran, sont autorisés aux femmes, mais sous certaines conditions restrictives. Par exemple, elles ne peuvent pas avoir de coach homme et doivent pratiquer de manière cachée. De plus, les athlètes féminines ne sont pas autorisées à participer aux compétitions internationales. Cette discrimination est jugée inacceptable par le collectif, qui souhaite que les femmes iraniennes puissent pratiquer le sport de leur choix sans aucune discrimination.

Des sportifs et défenseurs des droits de l’homme demandent l’exclusion de l’Iran des JOP 2024

Mahyar Monshipour, ancien champion du monde de boxe, et Frédéric Thiriez, ancien président de la Ligue de football professionnel, ont fait appel à leur confrère Shirin Ebadi, prix Nobel de la Paix 2003, pour demander l’exclusion de l’Iran des Jeux Olympiques de Paris en 2024. Cette demande a été adressée au président du Comité international olympique (CIO), Thomas Bach, dans une lettre datée du 27 juillet.

Des principes olympiques bafoués

Dans leur lettre, les signataires soulignent que leur demande d’exclusion de l’Iran s’appuie sur les principes fondamentaux de l’olympisme, qui garantissent le droit de pratiquer le sport en tant que droit de l’homme, et qui prônent l’absence de discrimination, quelle qu’elle soit. Selon ces principes, les droits et libertés reconnus par la Charte olympique doivent être assurés sans distinction de race, de couleur, de sexe, d’orientation sexuelle, de langue, de religion, d’opinions politiques, ou autres.

Les signataires demandent donc soit l’exclusion totale du Comité olympique d’Iran, soit à minima la non-participation de la délégation iranienne aux cinq disciplines sportives interdites aux femmes dans les compétitions internationales.

Un précédent historique et une mobilisation internationale

Après avoir obtenu une réponse jugée insatisfaisante la semaine précédente, Frédéric Thiriez annonce travailler sur une saisine du tribunal arbitral du sport, se référant au précédent de l’exclusion de l’Afrique du Sud des Jeux Olympiques entre 1964 et 1991, en réponse à son régime d’apartheid racial.

Le collectif compte également sur la mobilisation des opinions publiques à travers le monde. Une pétition intitulée “Défendre le droit des Iraniennes à pratiquer le sport”, circule afin de sensibiliser le public à cette cause. Mahyar Monshipour, en soulignant l’importance de la situation en Iran, conclut que “défendre le droit des Iraniennes à pratiquer le sport, c’est aussi défendre nos propres filles, sœurs, mères. Si on ne fait pas attention à ce qui se passe là-bas, demain, ça arrivera ici”.