Accord européen historique pour une aviation plus verte : des carburants durables imposés d'ici 2050
3 minutesAccord européen pour imposer des carburants durables dans le transport aérien
Le Parlement européen a approuvé mercredi 13 septembre les nouvelles règles visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans le secteur du transport aérien. Cet accord, qui s’inscrit dans le plan climat européen, impose un taux minimum de carburants verts pour les avions au départ de l’Union européenne.
Objectifs ambitieux à atteindre d’ici 2050
Le texte voté par les eurodéputés prévoit qu’en 2025, au moins 2% des carburants aériens utilisés dans les aéroports de l’UE devront être durables. Ce taux passera à 6% en 2030, puis augmentera progressivement jusqu’à atteindre 70% d’ici 2050. Les carburants durables incluent notamment les carburants de synthèse, l’hydrogène renouvelable et les biocarburants issus de différentes sources.
Une réduction significative des émissions de CO2
Cette législation vise à réduire considérablement les émissions de CO2 du transport aérien européen d’ici 2050. Selon la Commission, l’application de ces mesures permettrait de réduire d’environ deux tiers les émissions par rapport à un scénario où aucune action ne serait entreprise. De plus, l’accord prévoit que la majorité du kérosène utilisé dans les vols au départ de l’UE devra être approvisionnée par les aéroports européens, afin de limiter les émissions liées à un surpoids de carburant et d’éviter les contournements des règles par les compagnies aériennes.
Cette décision marque une étape majeure dans la lutte contre le changement climatique et confirme l’engagement de l’Union européenne à promouvoir des pratiques plus durables dans le secteur du transport aérien. Les prochaines années seront cruciales pour mettre en œuvre cette législation et atteindre les objectifs fixés.
L’aviation et les émissions de gaz à effet de serre en Europe
L’aviation représente environ 4 % des émissions européennes de gaz à effet de serre. Face à ce constat préoccupant, un texte adopté récemment fait désormais office de point de départ pour la montée en puissance des carburants durables pour les avions. Ce texte a été salué par cinq organisations européennes de l’aéronautique, englobant les compagnies, les aéroports, l’industrie et les prestataires de services. Ces organisations soulignent que ce texte envoie un signal clair aux investisseurs et aux industriels afin d’encourager la production de carburants durables en Europe. Cependant, elles demandent également des mesures incitatives supplémentaires pour accroître cette production.
Les défis posés par les carburants verts pour l’aviation
Malgré l’intérêt croissant pour les carburants verts, il est important de noter que cette technologie a fait ses preuves en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Cependant, compte tenu des prévisions de croissance du secteur de l’aviation, il est peu réaliste d’imaginer produire suffisamment de carburants verts pour satisfaire tous les vols. Cette situation est alarmante, comme le souligne Matteo Mirolo, membre de l’ONG Transport & Environment. Selon lui, il est impératif de maîtriser de manière drastique l’utilisation des transports aériens afin de limiter l’impact environnemental.
Les nouvelles perspectives pour la réduction des émissions dans l’aviation
En plus d’aborder la question des carburants durables, l’accord récemment adopté ouvre également la porte à une prise en compte future des émissions autres que le CO2, telles que le soufre, qui représentent les deux tiers de l’impact climatique de l’aviation. Par ailleurs, un autre texte du plan climat européen prévoit que les compagnies aériennes devront dorénavant payer pour les émissions de CO2 de leurs vols intra-européens, ce qui signifie la fin progressive des quotas gratuits d’émissions dont elles bénéficiaient jusqu’à présent. Ce texte comprend également un mécanisme incitatif en cas d’utilisation de carburants durables. Ces mesures marquent une avancée significative dans les efforts visant à réduire les émissions de l’aviation et à faire face au défi climatique urgent.