L'Allemagne suspend l'accueil des migrants venant d'Italie face à une pression migratoire croissante

L’Allemagne suspend l’accueil des migrants venant d’Italie

L’Allemagne a annoncé, mercredi 13 septembre, qu’elle suspendait l’accueil volontaire de demandeurs d’asile en provenance d’Italie. Cette décision est motivée par “la forte pression migratoire actuelle vers l’Allemagne” ainsi que par le refus de Rome d’appliquer les accords européens. Berlin a informé Rome de cette décision fin août.

Une pression migratoire croissante et des transferts suspendus

Cette suspension concerne le “mécanisme volontaire de solidarité européen” qui permet la relocalisation des demandeurs d’asile depuis le pays d’arrivée dans l’Union européenne (UE) vers d’autres États membres volontaires. Cette mesure vise à soulager des pays comme l’Italie et la Grèce, qui constituent des portes d’entrée de l’Europe. Néanmoins, Berlin explique sa décision par la hausse de la pression migratoire actuelle vers l’Allemagne et par la suspension persistante des transferts de demandeurs d’asile par certains États membres, dont l’Italie. Cette situation crée d’importants défis pour l’Allemagne en termes de capacités d’accueil et d’hébergement.

Les conséquences du refus italien

Le gouvernement italien de Giorgia Meloni a cessé de reprendre les demandeurs d’asile que d’autres pays souhaitent lui transférer. Depuis décembre 2022, l’Italie a informé ses partenaires qu’elle n’avait plus les capacités d’accueil suffisantes. Cette situation a conduit à la réalisation de seulement dix transferts sur plus de 12 400 demandes de prise en charge faites à l’Italie cette année, jusqu’à fin août. Giorgia Meloni, dont le parti d’extrême droite Fratelli d’Italia a remporté les élections législatives sur la promesse de mettre un terme à l’immigration massive, s’est déclarée peu surprise par la décision de Berlin.

La relocalisation des migrants, un problème secondaire selon l’Italie

Dans un entretien qui sera diffusé prochainement, une représentante italienne a affirmé que le problème de la relocalisation des migrants était secondaire. Selon elle, la priorité est d’arrêter les arrivées en Italie et de trouver des solutions concrètes. Elle a également lancé un appel à l’Union européenne en demandant davantage d’aide, car les sites d’accueil des migrants sont pleins.

L’Italie, porte d’entrée des migrants en Europe

Depuis des années, l’Italie est l’une des principales portes d’entrée des migrants venant de l’Afrique du Nord. Cette année, le nombre de personnes arrivant par cette route a explosé, atteignant près de 124 000 depuis janvier, contre 65 500 lors de la même période l’année dernière, selon les données du gouvernement italien.

Une situation alarmante sur l’île de Lampedusa

Beaucoup de migrants se retrouvent sur l’île de Lampedusa, où le centre d’accueil a averti que sa capacité était sur le point d’atteindre un “seuil critique”. La Croix-Rouge italienne, qui gère ces installations prévues pour moins de 400 personnes, déplore que plus de 6 000 y soient désormais hébergées.

L’Allemagne confrontée à une situation tendue

Dans le cadre du mécanisme volontaire de relocalisation, l’Allemagne a jusqu’à présent accepté le transfert de 1 700 demandeurs d’asile arrivés dans le sud de l’Europe, sur les 3 500 personnes qu’elle s’était engagée à accueillir. Cependant, le porte-parole du ministère de l’intérieur allemand affirme que de nombreuses communes allemandes sont aujourd’hui confrontées à une situation très tendue.