Motions de censure : Les Républicains divisés face à la menace, le gouvernement en danger !
3 minutesLes Républicains partagés sur la menace de la motion de censure
Le groupe LIOT, qui s’était illustré lors de la réforme des retraites en cherchant à faire tomber le gouvernement, prévoit d’agir « au cas par cas »
Au jeu comptable, la bascule peut se faire d’un côté comme de l’autre
Les dissensions à droite
Mardi 12 septembre, à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), lors des journées parlementaires du parti, le patron des députés LR Olivier Marleix a annoncé qu’il entendait réserver la motion de censure à un cas unique : si le projet de loi sur l’immigration s’avère « laxiste » à ses yeux. De son côté, Aurélien Pradié, qui avait voté la motion de censure en mars sur la réforme des retraites, rejetée à neuf voix près, ne veut pas restreindre la motion de censure au cas évoqué par le chef du groupe LR à l’Assemblée. Le député du Lot n’a pas hésité à appeler sa famille politique à envisager « sérieusement » d’autres motions de censure pour défendre ses positions non seulement sur l’immigration, mais aussi sur le budget.
La prudence d’Eric Ciotti
Sur la motion de censure, la prudence est de mise pour le chef du parti Eric Ciotti : « Ce ne doit pas être une fin en soi », explique-t-il. « Cette procédure, comme toutes celles de destruction massive, n’a pas vocation à être annoncée à l’avance ». M Ciotti, qui avait affirmé il y a deux semaines que le but de son parti « n’était pas de faire tomber le gouvernement », a toutefois reconnu être « complètement en phase » avec Olivier Marleix pour en déposer sur « des textes qui sont extrêmement dangereux pour notre pays ». « Rien n’est à exclure » en matière de censure du gouvernement, a prévenu mardi soir le président du groupe des députés Libertés, indépendants, outre-mer et territoires (LIOT) Bertrand Pancher, à l’issue d’une discussion « franche » à Matignon avec la première ministre, Elisabeth Borne. « Nous verrons au cas par cas comment ça va se passer.
Les députés menacent de déposer une motion de censure
M Pancher a averti que si le gouvernement ne donnait pas satisfaction, il se réservait la possibilité de déposer une motion de censure. Il a souligné que le président Macron avait eu une approche peu réussie en recevant les partis politiques, et aurait dû plutôt discuter avec les responsables des groupes parlementaires étant donné que le gouvernement n’a pas de majorité à l’Assemblée nationale.
Premières rencontres bilatérales entre la première ministre et les responsables politiques
MM Pancher et Naegelen ont été les premiers responsables politiques à être reçus par la première ministre dans le cadre de rencontres bilatérales sur les sujets de la rentrée parlementaire. Ces discussions portent notamment sur le projet de loi controversé sur l’immigration et le projet de budget, sur lesquels Mme Borne pourrait utiliser à nouveau l’article 493 de la Constitution.
Rejet de la main tendue du gouvernement par les députés LR
Olivier Marleix a rejeté la proposition de compromis du ministre de l’économie Bruno Le Maire sur la loi de programmation des finances publiques. Cette loi, qui fixe les objectifs annuels de déficit et de dette publique de la France jusqu’en 2027, sera soumise au Parlement fin septembre en session extraordinaire. Avec une majorité relative à l’Assemblée nationale, le gouvernement a besoin du soutien d’une partie des députés Les Républicains pour adopter ce texte sans utiliser l’article 493. M Marleix a rappelé que la dette de l’État avait dépassé les 3 000 milliards d’euros et a affirmé que le gouvernement ne pouvait pas compter sur son soutien pour une bonne gestion. Le rejet de la loi de programmation des finances publiques pourrait entraîner une perte de plusieurs milliards d’euros de fonds européens pour la France.