La célèbre journaliste Maria Ressa de nouveau acquittée : un espoir fragile pour la presse philippine
3 minutesLa Prix Nobel de la paix Maria Ressa de nouveau acquittée d’évasion fiscale aux Philippines
La journaliste philippine Maria Ressa, cofondatrice du média en ligne d’investigation « Rappler », a été acquittée mardi 12 septembre d’accusations d’évasion fiscale. Cependant, malgré cette victoire, elle risque toujours une longue peine de prison dans d’autres procédures en cours.
Une victoire mais une situation incertaine
Le juge a également prononcé l’acquittement de Rappler, le média en ligne cofondé par Maria Ressa. Cette dernière, âgée de 59 ans, a été co-lauréate du Prix Nobel de la paix en 2021 avec le journaliste russe Dmitri Mouratov. Sous l’ancien président philippin Rodrigo Duterte, Maria Ressa et sa publication ont fait face à de nombreuses attaques judiciaires en raison de leurs critiques acerbes envers la politique antidrogue du chef d’État.
En janvier dernier, elle a déjà été acquittée de quatre accusations d’évasion fiscale et a été innocentée pour la cinquième mardi. Cependant, Mme Ressa et Rappler doivent encore faire face à deux autres procès. En 2020, elle a été reconnue coupable de “cyberdiffamation” aux côtés d’un ancien collègue et risque jusqu’à sept ans de prison. Cette affaire est actuellement examinée par la Cour suprême des Philippines. De son côté, Rappler conteste un ordre de fermeture émis par la Commission philippine des valeurs mobilières et des changes pour violation de l’interdiction de la propriété étrangère dans les médias. Les investissements dans les médias aux Philippines sont en effet réservés aux citoyens philippins ou aux entités contrôlées par eux. Les poursuites sont dues à un investissement réalisé en 2015 par la société philanthropique Omidyar Network, créée par le fondateur d’eBay, Pierre Omidyar.
Une incertitude persistante
Malgré cette nouvelle victoire judiciaire pour Maria Ressa et Rappler, leur avenir reste incertain. Les poursuites en cours et les accusations portées contre eux menacent leur liberté et leur existence même. La défense de la liberté de la presse et le combat pour la vérité demeurent des enjeux cruciaux dans un pays où la liberté d’expression est constamment menacée.
Les ennuis judiciaires de Maria Ressa et Rappler
Les attaques contre la liberté de la presse ont commencé en 2016 avec l’élection de M. Duterte
Les ennuis judiciaires de Maria Ressa et Rappler, le média qu’elle a fondé, ont débuté en 2016 avec l’élection de Rodrigo Duterte à la présidence des Philippines. Depuis lors, ce dernier s’est régulièrement attaqué à ses opposants, usant de propos diffamatoires et offensants.
Des poursuites pénales et un harcèlement en ligne
Depuis lors, Maria Ressa et Rappler ont été confrontés à plusieurs poursuites pénales, arrestations arbitraires et harcèlement en ligne qui sont considérés par les défenseurs de la liberté de la presse comme des atteintes à cette liberté fondamentale. Malgré l’affirmation du gouvernement Duterte de ne pas être impliqué dans ces poursuites judiciaires, il semble évident que cela a un lien direct avec ses critiques envers le président.
Maria Ressa optimiste quant à l’avenir
Malgré les nombreux obstacles rencontrés, Maria Ressa, qui est également citoyenne américaine, est restée aux Philippines à travers ces épreuves. Actuellement en liberté sous caution pendant l’examen de sa condamnation pour cyberdiffamation par la Cour suprême, elle doit demander l’autorisation du tribunal pour voyager à l’étranger. Cependant, elle reste optimiste quant à l’issue de ces affaires judiciaires, affirmant que son acquittement le plus récent renforce sa détermination et celle de son équipe à faire face au système judiciaire. Elle espère que les autres accusations seront rejetées et que la liberté d’expression sera préservée.