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Guerre au Soudan : Un raid aérien meurtrier laisse 46 morts à Khartoum, la tension monte
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Guerre au Soudan : Un raid aérien meurtrier laisse 46 morts à Khartoum, la tension monte

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Guerre au Soudan: Un raid aérien fait au moins 46 morts à Khartoum

Un des raids les plus meurtriers à Khartoum

Au moins 46 personnes ont été tuées et de nombreuses autres blessées lors de frappes aériennes à Khartoum le dimanche 10 septembre. Ces attaques font partie des raids les plus meurtriers sur la capitale du Soudan, un pays déchiré par la guerre depuis près de cinq mois. L’armée dirigée par le général Abdel Fattah Al-Bourhane, la seule détenant des avions de combat dans ce conflit, a nié toute implication dans ces raids malgré les accusations portées à son encontre par ses rivaux.

La guerre a déjà causé de nombreux morts et déplacés

Depuis le 15 avril, la lutte pour le pouvoir entre l’armée et les Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par le général Mohammed Hamdan Daglo a entraîné la mort de 7 500 personnes et le déplacement de près de 5 millions de personnes selon une ONG. En réalité, le bilan humain est certainement bien plus élevé car de nombreuses zones du pays, notamment le Darfour à l’ouest, sont totalement coupées du monde. Les deux camps refusent également de communiquer leurs pertes.

Des bombardements qui ont touché des quartiers résidentiels

Selon un comité de résistance local qui organise l’entraide entre les habitants, les bombardements « menés par des avions militaires » ont visé le quartier de Qouro, situé dans le sud de Khartoum. Les raids ont eu lieu vers 7h15 sur un marché, qualifiés par le comité de « massacre ». Le bilan est désormais d’au moins 46 morts et de nombreux blessés.

Déni de responsabilité de l’armée

Les FSR ont déclaré sur le réseau social X (anciennement Twitter) que « ce matin, la milice terroriste de Bourhane a mené des frappes aériennes contre des civils dans le sud de Khartoum ». Cependant, dans un communiqué publié via l’agence officielle Suna, l’armée a nié être à l’origine de « frappes aériennes visant les civils » à Qouro et a rejeté « les fausses accusations des rebelles ».

De nombreux blessés transférés vers l’hôpital le plus proche

Suite à ces attaques, les blessés et les dépouilles ont été transférés vers l’hôpital le plus proche, Bachaïr, l’un des rares encore en fonctionnement dans la capitale où vivent toujours 5 millions de personnes. Ces habitants restent terrés chez eux, craignant les tirs croisés et vivant la plupart du temps sans eau ni électricité. L’hôpital a lancé des appels « urgents » demandant à tous les médecins de la zone de se présenter en raison de l’afflux de blessés.

Des difficultés pour l’armée dans la capitale

L’armée du général Bourhane est en difficulté à Khartoum, où les paramilitaires occupent les quartiers résidentiels.

Les FSR maintiennent leur emprise malgré les raids aériens de l’armée

Depuis des années, les Forces de Soutien Rapide (FSR) ont réussi à s’enraciner au sein des habitations soudanaises. Leur présence est maintenant contestée par l’armée, qui tente de reprendre le contrôle à travers des raids aériens.

Alors que les FSR semblent dominer sur le plan militaire, le général Bourhane, quant à lui, cherche à renforcer son autorité en multipliant les visites à l’étranger. Son objectif est clair : s’imposer comme l’unique interlocuteur pour trouver une solution à la crise.

Les efforts de médiation internationale se heurtent à des rivalités diplomatiques

Jusqu’à présent, les multiples tentatives de médiation internationale ont rencontré des échecs. Selon les experts, cela est en partie dû à la prolifération des canaux diplomatiques concurrents. Tandis que les Saoudiens et les Américains cherchent à imposer leur influence, l’Union africaine (UA) et l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) prônent des solutions africaines aux problèmes africains.

Ces rivalités ont d’ailleurs engendré des tensions entre l’armée soudanaise et l’UA. Suite à une rencontre entre un chef de l’organisation panafricaine et un responsable des FSR, le ministère soudanais des affaires étrangères a critiqué l’UA pour avoir accordé une place à des mouvements rebelles ou des milices terroristes. En réaction, le général Bourhane a affirmé qu’il n’avait pas besoin de l’aide de l’UA si celle-ci ne changeait pas d’approche.

Le Soudan suspendu de l’UA suite à un putsch

Le Soudan a été suspendu de l’UA à la suite du putsch de 2021. Cette décision marque une rupture entre le pays et l’organisation continentale. Tandis que les autorités de transition ont été limogées par le général Bourhane, qui s’est emparé du pouvoir, le Soudan cherche désormais à affirmer son indépendance et à gérer la crise de manière interne. Cependant, les échecs des médiations internationales et les tensions croissantes entre les différentes parties rendent la résolution de la crise de plus en plus complexe.