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Gabon : Vers des élections libres en deux ans, une transition jugée raisonnable par le premier ministre
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Gabon : Vers des élections libres en deux ans, une transition jugée raisonnable par le premier ministre

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Gabon : une transition de vingt-quatre mois pour des élections est « un objectif raisonnable » selon le premier ministre

Délai de deux ans avant les élections libres

Le premier ministre de transition du Gabon, Raymond Ndong Sima, a déclaré que le délai de deux ans avant les élections libres promis par les militaires était un « objectif raisonnable ». Cette déclaration a été faite après le renversement du président Ali Bongo par l’armée le 30 août, suite à une élection jugée frauduleuse. Le général Brice Oligui Nguema, proclamé président de la transition, a immédiatement promis de rendre le pouvoir aux civils par le biais d’élections, sans préciser la durée de cette période.

Un objectif réaliste

Selon Raymond Ndong Sima, il est raisonnable d’envisager un délai de vingt-quatre mois pour parvenir aux élections. Il a ajouté que cette période pourrait être légèrement supérieure ou inférieure. Agé de 68 ans, Ndong Sima était un membre de l’opposition au président Bongo avant d’être nommé premier ministre par les militaires. Il a assuré que le processus de transition permettra de revenir à un gouvernement élu.

Un coup d’Etat pacifique

Le coup d’Etat du 30 août au Gabon a été mené sans effusion de sang en quelques instants. Les chefs de l’armée et de la police se sont rassemblés derrière le général Oligui. Les militaires putschistes, soutenus par la majorité de la population et de l’opposition, affirment avoir agi pour préserver des vies humaines après une élection contestée et pour mettre fin à la mauvaise gouvernance et à la corruption du clan Bongo.

Source : Le Monde

Ndong Sima dévoile la composition de son gouvernement après la nomination par le général Oligui

Le chef du gouvernement provisoire, Ndong Sima, vient d’annoncer la composition de son gouvernement nommé par le général Oligui. Ce gouvernement inclus d’anciens ministres du président déchu, des membres de l’ex-opposition et des personnalités de la société civile qui étaient auparavant hostiles à M Bongo et sa famille, qui ont gouverné le pays pendant plus de cinquante-cinq ans.

Les règles strictes de transition prévoient l’exclusion des membres du gouvernement des prochaines élections

La charte de transition, mise en place par les militaires, interdit aux membres du gouvernement provisoire, y compris M Ndong Sima, de se présenter aux prochaines élections. Cependant, cette charte ne mentionne pas explicitement si le général Oligui pourrait briguer la présidence. Le général a également promis une nouvelle Constitution qui sera adoptée par référendum ainsi qu’un nouveau code électoral, avec la participation de « toutes les forces vives de la nation ».

Le premier ministre, Ndong Sima, commente cette décision en expliquant que « le principe annoncé par les militaires, c’est qu’il n’y a plus ni opposition, ni majorité, donc on prend des gens dans toutes les familles politiques ». Il ajoute que les personnes chargées de préparer différents textes discuteront de la durée de la transition et de qui est habilité ou non à se présenter. Ndong Sima estime toutefois qu’il ne serait pas souhaitable que les militaires se présentent, afin qu’ils puissent être des arbitres impartiaux et objectifs lors de l’élection.

Interrogations sur l’autonomie du gouvernement civil face à la présence militaire

Toutefois, des interrogations subsistent quant à l’autonomie et aux marges de manœuvre du gouvernement civil, étant donné que le général Oligui Nguema a désigné, pour la présidence de la transition ainsi que pour son équipe rapprochée de militaires, des officiers chargés principalement des mêmes secteurs que les ministres de M Ndong Sima. Ce dernier nuance en expliquant que « ce n’est pas nouveau d’avoir aux côtés du président des chefs de départements qui assurent l’interface entre le président et les départements ministériels ».

Ndong Sima se demande si son gouvernement aura les mains libres dans cette configuration. Il estime qu’il ne peut pas le savoir à l’heure actuelle et que tout dépendra des souhaits des militaires. Il ajoute que ce sont eux qui porteront le bilan de leurs actions.