Procès de l’ultradroite : Annulation de la procédure et libération des prévenus
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Le tribunal judiciaire de Paris a pris la décision, ce vendredi 8 septembre, d’annuler toute la procédure visant sept proches de l’ultradroite. Ces individus étaient soupçonnés d’avoir prévu de commettre des violences après la demi-finale de la Coupe du monde France-Maroc en décembre dernier.
Une annulation basée sur des “irrégularités”
Le tribunal a motivé sa décision en invoquant des “irrégularités” dans le déroulement de l’enquête. Il a tout d’abord souligné que les arrestations des prévenus, qui ont eu lieu dans un bar du 18e arrondissement de Paris le 14 décembre 2022, n’étaient pas autorisées dans le périmètre d’action assigné aux policiers pour cette soirée. Les procès-verbaux dressés à cette occasion ont également été rejetés.
Cette annulation de la procédure signifie donc que les sept prévenus, dont Marc de Cacqueray-Valmenier, considéré comme l’ancien chef du groupuscule “les Zouaves”, sont désormais libres et ne seront pas jugés. À l’annonce de la décision, les sept jeunes gens ont exprimé leur surprise et leur soulagement en se congratulant les uns les autres. “Je n’y croyais pas”, a même lancé l’un d’entre eux.
Une heure de délibération avant la décision
Avant de rendre son verdict, le tribunal s’est retiré pendant plus d’une heure pour délibérer sur les questions de nullité soulevées par les avocats de la défense. Me Georges Sauveur, avocat de deux des prévenus, avait notamment soutenu que les arrestations étaient “illégales”.
Cette annulation de la procédure constitue un coup dur pour l’accusation et soulève des interrogations quant à la conduite de l’enquête et au respect des règles légales. Les avocats des prévenus se sont félicités de cette décision, qui rétablit la présomption d’innocence de leurs clients et interroge sur la qualité du travail des forces de l’ordre dans cette affaire.
Sept jeunes poursuivis pour “participation à un groupement en vue de violences volontaires ou dégradations”
Sept jeunes individus comparaissent devant la justice pour répondre des accusations de “participation à un groupement en vue de violences volontaires ou dégradations”, avec certains d’entre eux également accusés de port d’arme. Selon les procès-verbaux, un sac appartenant à l’un des prévenus aurait contenu des matraques, cependant, ce sac aurait mystérieusement été “perdu” au cours de la procédure, comme l’ont souligné les avocats.
Profils variés parmi les accusés, dont une figure de l’ultradroite
Parmi les accusés, on retrouve Marc de Cacqueray-Valmenier, un individu bien connu de l’ultradroite, arborant une coupe de cheveux ras et une barbe brune. Vêtu d’un T-shirt noir, il a déjà été condamné et incarcéré au cours des dernières années, et est actuellement mis en examen et sous contrôle judiciaire dans une autre affaire en cours à Bobigny. Les six autres prévenus, quant à eux, résident dans la région parisienne ou à Rouen, et ont des profils variés, allant d’intérimaires à des étudiants en droit ou en commerce, en passant par un agent immobilier habitant dans le 16e arrondissement de Paris, ou encore un employé polyvalent chez Lidl, affirmant avoir quitté l’armée en raison d’un “désaccord” avec la politique du gouvernement.
La majorité des personnes interpellées bénéficient d’un classement sans suite
Au total, 38 individus ont été interpellés dans le bar où se trouvaient les sept prévenus, mais la plupart d’entre eux ont bénéficié d’un classement sans suite ou de mesures alternatives aux poursuites. À l’époque, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait accusé ces personnes d’être venues “faire le coup de poing”, dans un contexte de surveillance accrue des mouvances d’ultradroite par les autorités.