La flambée des prix mondiaux du riz suite aux restrictions d'exportation de l'Inde
4 minutesLes prix mondiaux du riz atteignent des niveaux records suite aux restrictions d’exportation de l’Inde
Les restrictions d’exportation de riz mises en place par l’Inde ont entraîné une hausse spectaculaire des prix mondiaux du riz. L’Inde, qui représente 40% du commerce mondial du riz, vend principalement en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient.
Une augmentation de près de 10% en un mois
Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), les prix mondiaux du riz ont augmenté de 9,8% en août par rapport au mois précédent. Il s’agit du niveau le plus élevé enregistré depuis quinze ans. Cette augmentation n’est pas due à une baisse des stocks, car il est prévu que les réserves mondiales de riz atteignent leur niveau le plus élevé jamais enregistré d’ici 2024.
Les restrictions d’exportation indiennes à l’origine de cette hausse des prix
La raison de cette augmentation des prix est à trouver du côté de la politique intérieure indienne. Le 20 juillet, le gouvernement indien a interdit l’exportation de riz blanc non basmati, représentant environ un quart de ses exportations habituelles de riz. Cette mesure vise à garantir un approvisionnement suffisant pour la population indienne et à limiter l’inflation sur le marché intérieur.
Cette décision a eu un impact considérable sur le commerce mondial du riz, puisque l’Inde est un acteur majeur dans ce domaine avec une part de marché de 40%. Les pays d’Afrique, tels que le Sénégal, le Nigéria, la Côte d’Ivoire et le Bénin, ainsi que des pays d’Asie comme le Pakistan et les Philippines, et du Moyen-Orient comme la Turquie et la Syrie, sont particulièrement touchés par ces restrictions d’exportation indiennes.
Une taxe à l’exportation de 20% sur le riz étuvé pour lutter contre la hausse des prix
En réponse à la hausse significative des prix mondiaux du riz, le pays a décidé de mettre en place une taxe à l’exportation de 20% sur le riz étuvé. Cette mesure vise à limiter les exportations afin de faire face à la demande croissante sur le marché intérieur. Parallèlement, le pays envisage également une réduction des droits de douane sur le blé, dans le but de faciliter l’importation de cette céréale.
Impact sur le marché mondial du riz et les mesures prises par d’autres pays
Les prix mondiaux du riz ont déjà connu une augmentation de 30% sur un an à la fin de juillet, ce qui a conduit à une situation de tension sur le marché. Face aux incertitudes concernant la durée de l’interdiction décidée par l’Inde et aux craintes d’une extension des restrictions à d’autres types de riz, de nombreux pays et acteurs ont pris des mesures pour faire face à cette situation. Certains ont choisi de conserver des stocks, de renégocier des contrats ou encore d’arrêter de faire des offres de prix. La FAO a souligné cette tendance dans un communiqué.
Les Philippines sécurisent leurs importations de riz avec le Vietnam
Pour faire face à la situation actuelle, les Philippines ont décidé de signer un accord avec le Vietnam pour sécuriser leurs importations de riz sur une période de cinq ans. Cette mesure vise à garantir l’approvisionnement régulier en riz pour le pays et à limiter les impacts de la hausse des prix mondiaux. Le gouvernement vietnamien a confirmé cette information le jeudi 7 septembre.
Légère baisse des prix alimentaires mondiaux, mais les céréales restent en recul
Bien que les prix alimentaires mondiaux dans leur ensemble aient légèrement reculé le mois dernier (-2,1% par rapport à juillet), cette baisse est essentiellement due à la diminution des prix des céréales, des huiles végétales, de la viande et des produits laitiers. La situation reste donc préoccupante, notamment en ce qui concerne les céréales, dont les prix continuent de baisser. La situation actuelle reste à surveiller de près afin de mettre en place les mesures nécessaires pour faire face à ces fluctuations sur le marché mondial.