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Libération relaxé de diffamation : Une enquête sérieuse dénonce les violences sexistes au sein de l'UNEF
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Libération relaxé de diffamation : Une enquête sérieuse dénonce les violences sexistes au sein de l'UNEF

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Le journal Libération relaxé de l’accusation de diffamation par un ex-président de l’UNEF

Le tribunal judiciaire de Paris a relaxé le journal Libération des accusations de diffamation portées par Jean-Baptiste Prévost, ancien président de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). Cette décision fait suite à la publication d’une enquête par le journal en février 2018, qui mettait en lumière des témoignages d’anciennes militantes dénonçant des violences sexistes et sexuelles au sein du syndicat étudiant.

Une enquête sérieuse et prudente

La 17e chambre correctionnelle, spécialisée dans les affaires de presse, a estimé que l’enquête effectuée par Libération était “sérieuse”. Le tribunal a souligné la prudence dans l’expression utilisée par le journal et l’absence d’exagération dans le ton employé. Malgré les potentielles blessures que les propos poursuivis ont pu causer à Jean-Baptiste Prévost, le tribunal a accordé le bénéfice de la bonne foi aux auteurs de l’article.

Une atteinte disproportionnée à la liberté d’expression

Le tribunal a également évoqué les conséquences d’une éventuelle condamnation du journal. En effet, une telle décision serait une “atteinte disproportionnée à la liberté d’expression” et aurait un effet dissuasif pour son exercice. Il a donc considéré que la relaxe était nécessaire pour préserver cette liberté fondamentale.

Jean-Baptiste Prévost avait porté plainte peu après la publication de l’enquête de Libération, attaquant sept passages de l’article qu’il jugeait diffamatoires. Selon le quotidien, la présidence de Jean-Baptiste Prévost à la tête de l’UNEF avait été marquée par “une multitude de dérives”.

L’UNEF sous le feu des accusations de harcèlement sexuel

En pleine période mouvementée du mouvement #metoo, une enquête publiée par Libération a mis en lumière les soupçons de harcèlement sexuel qui planent sur l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). Trois mois après une tribune publiée dans Le Monde par 83 anciennes militantes ou cadres de l’UNEF, dénonçant les violences sexistes et sexuelles systémiques au sein de l’organisation, seize femmes ont témoigné auprès de Libération, faisant état de harcèlement, d’agressions sexuelles et même de viols perpétrés par des dirigeants de l’UNEF.

Jean-Baptiste Prévost au cœur de la tourmente

Au cours de son enquête, Libération a nommément mis en cause Jean-Baptiste Prévost, ancien étudiant de Sciences Po Paris, qui a ensuite rejoint des cabinets ministériels. Il lui est reproché d’avoir utilisé les fichiers du syndicat pour obtenir des numéros de téléphone et d’avoir eu des relations sexuelles multiples en profitant de son statut de président. Accusations graves qui ont jeté une ombre sur son parcours.

Un procès pour déterminer la vérité

Lors du procès qui s’est tenu en mai, Jean-Baptiste Prévost a vivement réfuté les allégations portées à son encontre. Il a qualifié l’enquête de Libération de « roman fabriqué » et a exprimé sa sensation d’humiliation face à ces accusations. Le procès devrait permettre d’établir la vérité sur ces affaires de harcèlement sexuel au sein de l’UNEF et de déterminer les responsabilités des dirigeants dans ce scandale retentissant.