Abdoulaye Hissène inculpé de crimes contre l’humanité par la Cour pénale spéciale : L'enjeu de la justice en Centrafrique
3 minutesAbdoulaye Hissène inculpé de crimes contre l’humanité par la Cour pénale spéciale
L’ancien chef rebelle Abdoulaye Hissène a été inculpé jeudi de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre par la Cour pénale spéciale (CPS). Cette cour est composée de magistrats locaux et internationaux et est chargée de juger les crimes de guerre et contre l’humanité commis en Centrafrique depuis 2003.
Contexte de la guerre civile en Centrafrique
Depuis 2013, la Centrafrique, classée comme le deuxième pays le moins développé au monde par les Nations unies (ONU), est plongée dans une guerre civile meurtrière. Cette guerre a éclaté après le renversement du président François Bozizé par une coalition rebelle à majorité musulmane, la Séléka. Malgré les violences qui persistent encore dans certaines parties du pays, un dialogue de réconciliation a été initié en 2022 par le président Faustin Archange Touadéra, en l’absence des groupes armés et de l’opposition.
Les charges qui pèsent contre Abdoulaye Hissène
Abdoulaye Hissène, leader du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FRPC), une faction de l’ex-rébellion Séléka, a été arrêté lundi et est en détention depuis lors. Jeudi, il a comparu devant la CPS qui l’a inculpé de « plusieurs crimes contre l’humanité et crimes de guerre, commis sur le territoire de la République centrafricaine (RCA), courant 2017, en sa qualité de leader » du FRPC, selon un communiqué publié par la cour.
M Hissène visé par des sanctions de l’ONU pour atteinte à la paix en République centrafricaine
Depuis 2017, M Hissène fait l’objet de sanctions de l’ONU pour sa participation à des actes portant « atteinte à la paix, à la stabilité ou à la sécurité de la République centrafricaine ». Selon les informations fournies par l’ONU, il est également impliqué dans des « attaques » contre la Minusca, la force de l’ONU dans le pays, ainsi que contre les missions de l’Union européenne et les opérations françaises qui les soutiennent.
La création de la CPS pour juger les crimes de guerre en République centrafricaine
En 2015, le gouvernement centrafricain a créé la Cour pénale spéciale (CPS) sous le parrainage de l’ONU. Cette cour hybride, composée de magistrats locaux et internationaux, a pour mission de juger les crimes de guerre et contre l’humanité commis depuis 2003 dans le pays. Parmi les membres de la CPS se trouvent des juges et des procureurs originaires de France, du Togo et de la République démocratique du Congo (RDC).
M Hissène sera-t-il jugé par la CPS ?
La question se pose quant à savoir si M Hissène sera jugé par la CPS pour les actes qui lui sont reprochés. Les sanctions de l’ONU visant l’individu dénotent clairement une volonté internationale de le tenir responsable de ses actions. Cependant, il reste à déterminer si la CPS aura le pouvoir et les moyens nécessaires pour poursuivre et juger efficacement les auteurs de crimes graves en République centrafricaine. La situation actuelle soulève donc des interrogations quant à la capacité de la CPS à garantir une justice équitable dans cette affaire.