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L'enseigne Naf Naf en redressement judiciaire : Fermetures de magasins et licenciements en perspective
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L'enseigne Naf Naf en redressement judiciaire : Fermetures de magasins et licenciements en perspective

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L’enseigne Naf Naf placé en redressement judiciaire

L’enseigne de prêt-à-porter féminin Naf Naf a été placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce de Bobigny. Cette décision survient alors que l’entreprise fait face à une dette importante, notamment en raison de loyers impayés pendant la crise du Covid-19.

Fermetures de magasins et licenciements en perspective

Selon Angélique Idali, secrétaire du comité social et économique (CSE) et déléguée syndicale CFDT, une vingtaine de magasins devront fermer et un nouveau plan de sauvegarde de l’emploi sera mis en place au siège de l’entreprise, qui sera également relocalisé. Les salariés sont inquiets face à ces perspectives de fermetures et attendent avec appréhension la liste des magasins concernés.

Une période d’observation pour redresser la situation

Le groupe SY, qui détient l’enseigne Naf Naf, se mobilise pour redresser l’entreprise dans les mois à venir. Selçuk Yilmaz, dirigeant de SY, déclare que Naf Naf ne doit pas être confondu avec d’autres entreprises du secteur du “retail” qui n’ont pas réussi à surmonter la crise. Naf Naf bénéficie d’une période d’observation de six mois renouvelable, durant laquelle des mesures rapides seront prises pour redresser la situation.

Une accumulation de difficultés

Outre les conséquences financières de la crise du Covid-19, Naf Naf a également été touché par les manifestations des “gilets jaunes” et la contestation contre la réforme des retraites. De plus, l’entreprise a subi les effets négatifs de la guerre en Ukraine, entraînant une hausse des prix de l’énergie, des matières premières et du transport. Enfin, la concurrence étrangère a également pesé sur Naf Naf, qui se trouve en situation de compétitivité déloyale.

Situation préoccupante pour la marque française SY

La marque française SY, lancée en 1973 par deux frères et aujourd’hui détenue par le groupe franco-turc SY, fait face à une situation préoccupante. Avec 660 employés en France, 135 magasins et un chiffre d’affaires de 141 millions d’euros en 2022, en augmentation selon un porte-parole de l’entreprise, SY s’est trouvée contrainte de restructurer en supprimant 35 postes en juin 2023 dans le cadre d’un plan de licenciement. Cette situation fait suite à un précédent redressement judiciaire en mai 2020, lorsque l’entreprise a été reprise par SY, qui emploie 1 500 personnes dans le monde et détient toujours des parts de SY.

Une crise sans précédent dans le secteur du prêt-à-porter en France

Le secteur du prêt-à-porter en France traverse une crise sans précédent depuis plusieurs mois. Des marques emblématiques telles que Camaïeu, Kookaï, Burton of London, Gap France, André, San Marina, Kaporal, Don’t Call me Jennyfer, Du Pareil au Même et Sergent Major ont été durement touchées par la pandémie et continuent de souffrir de plusieurs facteurs. En plus de la pandémie, l’inflation a entraîné une hausse des coûts de l’énergie, des matières premières, des loyers et des salaires, rendant la situation encore plus difficile pour ces marques. De plus, la concurrence de la seconde main vient accentuer les difficultés auxquelles elles font face.

Liquidations, redressement judiciaire et réductions d’effectifs

La situation est particulièrement critique pour certaines marques. Camaïeu a été liquidée en septembre 2022, entraînant le licenciement de 2 100 salariés. D’autres marques, telles que Kookaï ou Burton of London, sont actuellement en redressement judiciaire. D’autres encore, comme Princesse Tam Tam, Comptoir des Cotonniers (groupe Fast Retailing) ou Pimkie, sont contraintes de réduire leurs effectifs et de fermer des magasins afin de faire face à cette crise sans précédent. Face à ces difficultés, Angélique Idali, porte-parole de SY, exprime son inquiétude et sa volonté d’éviter autant que possible une casse sociale au sein de l’entreprise.