Leader des Proud Boys condamné à 22 ans de prison pour l'attaque du Capitole : Une peine sans précédent pour un acte de violence contre la démocratie
3 minutesAssaut du Capitole : un leader des Proud Boys condamné à vingt-deux ans de prison
Enrique Tarrio, ancien leader des Proud Boys, un groupe d’extrême droite, a été condamné à vingt-deux ans de prison pour son implication dans l’attaque du Capitole le 6 janvier 2021. Cette condamnation est la plus lourde prononcée à ce jour suite à cet événement. Bien qu’il n’ait pas été présent à Washington ce jour-là, le juge a considéré Tarrio comme le “dirigeant ultime du complot”.
Un rôle de général dans l’assaut
Lors de l’audience, les procureurs ont souligné qu’Enrique Tarrio “était davantage un général qu’un soldat” lors de l’assaut du Capitole. Cette remarque a été prise en compte par le juge, qui a estimé que Tarrio était directement impliqué dans la planification et la mise en œuvre de l’attaque. Cette décision a abouti à une sentence de vingt-deux ans de prison, une peine sans précédent pour cette profanation du sanctuaire de la démocratie américaine.
Un tournant dans l’affaire
La semaine dernière, les quatre autres membres des Proud Boys reconnus coupables de sédition avec Enrique Tarrio ont été condamnés à des peines de dix à dix-huit ans de prison. Auparavant, les peines les plus lourdes pour cette attaque étaient de dix-huit ans, prononcées contre un autre ancien dirigeant des Proud Boys et contre le fondateur de la milice d’extrême droite Oath Keepers. Cette décision marque un tournant dans l’affaire de l’assaut du Capitole et envoie un message clair quant aux conséquences pour ceux impliqués dans cet acte de violence contre la démocratie.
Le 6 janvier 2021, environ 200 membres des Proud Boys ont pris d’assaut le Capitole pour tenter de faire obstruction à la certification de la victoire de Joe Biden. Cette action a été condamnée par le juge Timothy Kelly, qui a déploré que cette journée ait “brisé notre tradition de transfert pacifique du pouvoir”. Malgré son absence physique lors de l’assaut, Enrique Tarrio a été désigné comme le leader principal du groupe et a été tenu responsable de son rôle dans cette attaque.
Peine réduite pour les accusés impliqués dans l’assaut du Capitole
Le juge M Kelly a prononcé des peines nettement inférieures aux réquisitions du procureur Conor Mulroe dans l’affaire de l’assaut du Capitole le 6 janvier 2021. Bien que les circonstances aggravantes pour faits de terrorisme aient été prises en compte, le juge a considéré que les accusés n’avaient “pas eu l’intention de tuer”.
L’absence physique ne diminue pas la gravité des actes
Les avocats de la défense ont cherché à minimiser la responsabilité de leurs clients en soulignant leur absence de Washington le jour de l’assaut. Cependant, le juge a relevé que cette absence leur permettait de “prendre leurs distances” avec les événements. Enrique Tarrio, par exemple, se trouvait à Baltimore ce jour-là en raison d’une injonction judiciaire l’obligeant à quitter la capitale fédérale.
Questions sur l’identification ethnique et suprémacisme blanc
Une question intéressante soulevée dans cette affaire est celle de l’identification ethnique et de sa relation avec le suprémacisme blanc. Enrique Tarrio, qui est d’ascendance afro-cubaine, a été identifié à tort comme “Blanc” dans les documents judiciaires. Cette confusion révèle les nombreux questionnements autour de l’identification ethnico-raciale dans la société américaine.
L’anthropologue Yarimar Bonilla a souligné cette problématique dans une tribune publiée par le New York Times. Elle mentionne des cas comme celui d’Enrique Tarrio et de Mauricio Garcia, qui professait des convictions nazies et était classé comme Latino. Selon Bonilla, de nombreux Latinos se réfèrent à des canons eurocentriques de beauté, d’esthétique et de culture, tout comme certains “suprémacistes de l’Occident” s’accrochent à leur héritage européen.
Depuis le 6 janvier 2021, plus de 1 100 personnes ont été arrêtées et inculpées dans le cadre de l’assaut du Capitole. Plus de la moitié d’entre elles ont été condamnées, principalement à des peines de prison ferme.