Deux policiers jugés pour des violences lors d'une manifestation à Paris : le scandale BRAV-M éclate au grand jour
3 minutesDeux policiers jugés pour des violences lors d’une manifestation à Paris
Deux policiers de la brigade de répression de l’action violente motocycliste (BRAV-M) seront jugés devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour des faits de violences et menaces à l’encontre d’un étudiant tchadien lors d’une manifestation à Paris en mars, a annoncé le parquet de Bobigny.
Une interpellation controversée
Dans la nuit du 20 au 21 mars, des membres de la BRAV-M ont interpellé sept jeunes manifestants soupçonnés de dégradations. Ces derniers étaient accusés d’avoir participé à un cortège sauvage dans le centre de Paris. Cependant, lors de l’interpellation, l’un des jeunes a discrètement enregistré les échanges avec les policiers. Dans cet enregistrement, on entend clairement les fonctionnaires proférer des menaces et des propos humiliants.
Un étudiant victime de violences et de menaces
Lors de cet enregistrement, l’étudiant tchadien était particulièrement visé par les fonctionnaires de la BRAV-M. Les deux gardiens de la paix seront jugés le 7 mars 2024 pour des faits de violences par personne dépositaire de l’autorité publique et menaces de violences réitérées. Le parquet de Bobigny a précisé que ces poursuites sont “à l’exclusion de toute autre infraction ou circonstance aggravante” concernant l’étudiant tchadien Souleyman Adoum Souleyman.
Plainte déposée contre la BRAV-M : la procédure judiciaire dépaysée
Le 24 mars, un homme et une femme ont décidé de porter plainte contre les agents de la Brigade de répression de l’action violente motorisée (BRAV-M), suite à leur participation à une manifestation. Les plaignants visaient spécifiquement le préfet de police et la procureure de Paris. Ainsi, la procédure judiciaire a été délocalisée en Seine-Saint-Denis.
Classement sans suite de la plainte d’une manifestante
Malheureusement, la plainte déposée par la manifestante a finalement été classée sans suite. En effet, l’enquête n’a pas réussi à apporter la preuve des faits allégués par la plaignante, selon les informations fournies par le parquet de Bobigny.
Poursuites envisagées contre les policiers de la BRAV-M
Arié Alimi, avocat des plaignants, déplore le fait que le parquet n’ait pas retenu les chefs d’agression sexuelle et d’injures à caractère racial à l’encontre de Souleyman Adoum Souleyman. Dans cette affaire, il compte engager des poursuites à l’encontre de tous les policiers de la BRAV-M qui ont participé à l’interpellation, ainsi que ceux qui étaient présents lors de l’incident. Les accusations retenues seront les violences en réunion. Pour ce faire, il utilisera le mécanisme de citation directe, permettant à une victime de saisir directement le tribunal.
En juin, trois policiers de la BRAV-M ont déjà été renvoyés en conseil de discipline et quatre autres ont reçu un avertissement pour leur implication dans cette affaire.