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Rentrée scolaire 2023 : Défis majeurs à relever pour l'éducation nationale
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Rentrée scolaire 2023 : Défis majeurs à relever pour l'éducation nationale

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Douze millions d’élèves sur le chemin de l’école pour une rentrée pleine de défis

La rentrée scolaire 2023 marque le retour en classe de 12 millions d’élèves en France. Parmi eux, 6,4 millions d’écoliers, 3,4 millions de collégiens et 2,2 millions de lycéens. Cependant, malgré la promesse du président Emmanuel Macron d’avoir un professeur pour chaque classe, les pénuries d’enseignants constituent une menace pour cette rentrée.

Les défis de l’interdiction de l’abaya et la lutte contre le harcèlement

L’interdiction controversée de l’abaya, une longue robe traditionnelle portée par certaines élèves musulmanes, a été le sujet médiatique dominant de cette rentrée. Le gouvernement, au nom de la défense de la laïcité, a appelé à soutenir cette interdiction, qui s’applique également au port du qamis, équivalent masculin de cette tenue. Comme prévu par la loi de 2004 interdisant les signes religieux ostensibles, les élèves récalcitrants ne pourront pas rejoindre leur classe et une phase de dialogue sera entamée entre la famille et l’éducation nationale. Cependant, certains enseignants estiment que la question de l’abaya ne doit pas occulter les problèmes réels sur le terrain.

La crise du recrutement des enseignants : un défi majeur pour la rentrée 2023

La rentrée 2023 se déroulera également sous tension en raison de la crise du recrutement des enseignants, un phénomène qui s’est accentué au cours de l’année précédente. Cette année, plus de 3 100 postes restent non pourvus suite aux concours enseignants. Malgré la volonté affichée par le ministre de l’éducation nationale, Gabriel Attal, de « mettre le paquet » sur les savoirs fondamentaux et de réduire le poids des cartables, les enseignants estiment que la question de l’abaya ne doit pas masquer les véritables problèmes auxquels l’éducation nationale est confrontée.

Emmanuel Macron réaffirme la promesse d’un professeur devant chaque classe à la rentrée

Le vendredi dernier, dans le Vaucluse, Emmanuel Macron a réaffirmé sa détermination à tenir sa promesse d’avoir « un professeur devant chaque classe » à la rentrée. Selon lui, il s’agit d’un « devoir républicain » qui doit être respecté. Cependant, un sondage réalisé par le syndicat SE-UNSA auprès de 2 000 personnes révèle que 68 % des enseignants interrogés craignent toujours un manque de personnel à la rentrée.

L’exécutif met en avant sa politique de revalorisation pour résoudre la crise des vocations

Face à la crise des vocations qui touche le secteur de l’éducation, le gouvernement met en avant sa politique de revalorisation salariale, qu’il qualifie d’« historique ». Cette politique vise notamment à attirer de nouveaux enseignants en proposant une meilleure rémunération en début de carrière. Malgré cet effort budgétaire conséquent, les syndicats restent réservés vis-à-vis de ces mesures. Ils manifestent même une hostilité franche envers la mise en place du « pacte », qui propose une augmentation des salaires en échange de nouvelles tâches, notamment des remplacements de courte durée. Cette mesure est considérée comme une solution tardive à un problème récurrent dans l’éducation nationale, à savoir les 15 millions d’heures non remplacées chaque année.

Elisabeth Borne et Gabriel Attal aborderont les enjeux de l’éducation en Ille-et-Vilaine

Lundi prochain, la première ministre Elisabeth Borne et Gabriel Attal se rendront en Ille-et-Vilaine, plus précisément à l’école Amandine-Mallet à Saint-Germain-sur-Ille et au lycée Simone-Veil de Liffré. Ils aborderont la question du renforcement des fondamentaux en mathématiques et en lecture, ainsi que celle du fameux pacte censé offrir une meilleure reconnaissance de l’engagement des enseignants. La lutte contre le harcèlement sera également une priorité pour cette année scolaire, un nouveau plan étant prévu d’ici la fin septembre.

Pour la FCPE, principale fédération de parents d’élèves, il est primordial de ne pas occulter d’autres problématiques telles que le manque de personnel de direction, d’AESH (Accompagnants d’élèves en situation de handicap) et d’infirmières dans les établissements scolaires. La lutte contre le harcèlement, les effectifs surchargés dans les classes, la lutte contre le décrochage scolaire, l’accueil des enfants sans abri, l’école inclusive pour les enfants en situation de handicap, l’inflation qui impacte les familles au quotidien et les lycéens sans affectation sont autant de préoccupations des parents qui méritent également d’être prises en compte.