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Les pêcheurs de Fukushima vs le gouvernement japonais : la bataille judiciaire contre les rejets toxiques de Fukushima Daiichi
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Les pêcheurs de Fukushima vs le gouvernement japonais : la bataille judiciaire contre les rejets toxiques de Fukushima Daiichi

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Des pêcheurs portent plainte contre l’Etat japonais pour les rejets en mer de l’eau de la centrale nucléaire de Fukushima

Des pêcheurs et des habitants du département de Fukushima au Japon vont déposer une plainte contre l’Etat japonais cette semaine. Ils cherchent à faire cesser les rejets en mer de l’eau provenant de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima Daiichi. Sugie Tanji, membre du collectif à l’origine de l’action, a annoncé que la plainte sera déposée vendredi au tribunal de première instance de Fukushima.

Une politique controversée et des conséquences économiques

Selon Sugie Tanji, le choix du gouvernement de rejeter l’eau dans l’océan est une mauvaise politique qui ignore non seulement l’opposition de la Coopérative des pêcheurs de Fukushima, mais également celle des coopératives à travers tout le pays. Elle estime que ce rejet aggrave la souffrance des victimes de l’accident nucléaire de Fukushima survenu le 11 mars 2011 suite à un tsunami.

De plus, de nombreux pêcheurs japonais redoutent les conséquences du rejet de l’eau de Fukushima dans l’océan Pacifique. Ces rejets proviennent de l’eau de pluie, des nappes souterraines et des injections nécessaires au refroidissement des réacteurs endommagés de la centrale. Leurs craintes se sont déjà vérifiées puisque la Chine et Hongkong ont suspendu leurs importations de produits de la mer japonais, représentant 42% des exportations du secteur nippon en 2022.

Le gouvernement japonais se défend en soulignant les mesures prises pour éviter tout danger

Face à ces critiques, le gouvernement japonais a demandé à la Chine de lever ses restrictions commerciales. Il affirme que les rejets en mer ont été validés par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) et que des garanties ont été prises pour assurer leur inoffensivité pour l’environnement et la santé humaine. L’eau de Fukushima a été décontaminée, à l’exception du tritium qui n’est nocif qu’à des doses élevées et concentrées selon les experts.

L’eau contaminée de Fukushima déversée dans l’océan

Le Japon prévoit de diluer l’eau tritiée provenant de la centrale nucléaire de Fukushima avec de l’eau de mer avant de la déverser dans l’océan. Cette opération vise à maintenir le niveau de radioactivité en dessous du plafond réglementaire de 1 500 becquerels par litre, ce qui est 40 fois inférieur à la norme japonaise. Il convient de noter que cette pratique est couramment utilisée par l’industrie nucléaire dans le monde entier.

Évacuation progressive de l’eau contaminée

Le Japon a l’intention d’évacuer progressivement plus de 1,3 million de mètres cubes d’eau contaminée de Fukushima dans l’océan. Selon le calendrier actuel, cette opération s’étendra jusqu’au début des années 2050. Cette approche progressive est mise en place pour minimiser les risques environnementaux et protéger la santé publique.

Augmentation des aides publiques pour les pêcheurs japonais

Le premier ministre japonais, Fumio Kishida, a annoncé une augmentation des aides publiques destinées à soutenir les pêcheurs japonais touchés par la crise de Fukushima. Ces aides passeront désormais à plus de 100 milliards de yens (630 millions d’euros), comparé aux 80 milliards de yens précédemment alloués. Cela témoigne de la détermination du gouvernement à protéger l’industrie de la pêche, qui a été durement touchée par la crise. Les pêcheurs ont signalé une baisse significative des expéditions vers d’autres pays asiatiques, ce qui a entraîné une diminution de plus de la moitié des volumes expédiés depuis le début de la crise.