Fermeture d'un parc aquatique en Iran : la répression s'intensifie à l'approche du premier anniversaire du soulèvement
3 minutesFermeture d’un parc aquatique en Iran pour non-respect du voile
Répression toujours plus forte en Iran
Un parc de loisirs situé à Machhad, une ville sainte du nord-est de l’Iran, a été fermé pour avoir autorisé l’entrée de femmes ne portant pas le voile. Cette décision a été annoncée par les médias locaux le lundi 4 septembre.
Une mesure de répression sévère
Les portes du vaste complexe aquatique Mojhayé Khoroushan ont été scellées par la police le dimanche soir dans la banlieue de la deuxième ville iranienne. Ce parc, qui se vante d’être l’un des plus grands parcs aquatiques couverts au monde avec ses 60 000 mètres carrés, a été fermé en raison du non-respect du port du voile, bien que la direction ait demandé aux visiteurs de s’y conformer.
Les conséquences pour les employés
Moammahad Babaï, le directeur du complexe, a détaillé que son millier d’employés craignent à présent de se retrouver au chômage, alors que la haute saison touristique battait son plein avant la rentrée scolaire. Cette fermeture est une conséquence directe de la révolution islamique de 1979, qui a rendu obligatoire le port du voile pour toutes les femmes dans les lieux publics. Malgré cela, de plus en plus de femmes apparaissent tête nue dans les grandes villes depuis le mouvement de contestation qui a secoué le pays à l’automne 2022, suite à la mort en détention de Mahsa Amini, arrêtée par la police des mœurs pour ne pas avoir respecté cette obligation.
La répression s’intensifie en Iran à l’approche du premier anniversaire du soulèvement
Selon les estimations de la chaîne BBC Persian, au moins 500 établissements commerciaux ont été mis sous scellés dans tout le pays entre le 20 et le 27 avril pour non-respect de l’obligation de port du voile. Une répression qui s’intensifie à l’approche du premier anniversaire du soulèvement qui a eu lieu le 16 septembre 2022, porté par son slogan phare, “Femme, vie, liberté”.
Une surveillance accrue des contestataires
Dans les rues d’Iran, une atmosphère de peur et de surveillance règne. De plus en plus d’hommes et de femmes, travaillant pour le régime ou proches de son idéologie, filment les contestataires. Les gestes de résistance et de désobéissance civile sont loin d’être sans risque. Le 23 avril, une femme de 59 ans, Kolsoum Oftadehpour, a perdu la vie lors d’une dispute autour du hidjab des filles de sa famille dans la province de Kerman.
Arrestations de militantes des droits des femmes
Le 16 août, au moins une dizaine de militantes des droits des femmes ont été arrêtées dans la province de Gilan, située dans le nord du pays. Cette répression croissante vise à étouffer toute forme de contestation à l’approche de l’anniversaire du soulèvement. Les autorités iraniennes n’hésitent pas à utiliser tous les moyens à leur disposition pour empêcher les voix dissidentes de se faire entendre, allant jusqu’à la violence et l’usage de la force.