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Suspension temporaire de la disqualification du parti Semilla au Guatemala : Une victoire pour la démocratie face à un prétendu coup d'Etat

Suspension temporaire de la disqualification du parti Semilla au Guatemala : Une victoire pour la démocratie face à un prétendu coup d'Etat

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Guatemala : Suspension temporaire de la disqualification du parti du président élu Arevalo par la justice

Le tribunal suprême électoral (TSE) du Guatemala a temporairement levé la disqualification du parti Semilla, dirigé par le président élu Bernardo Arevalo. Cette disqualification avait été obtenue par le parquet et critiquée par l’Union Européenne et les Etats-Unis qui la qualifiaient de projet de « coup d’Etat ».

Une suspension temporaire en faveur de Semilla

La résolution émise par le directeur du Registre des citoyens, qui avait initialement disqualifié le parti Semilla, a été suspendue par le TSE jusqu’à la fin du processus électoral le 31 octobre. Dans sa résolution, le TSE a déclaré qu’il était peu raisonnable et imprudent de remettre en cause la validité des organisations politiques avant la fin des élections. Le TSE a également appelé au respect de la volonté populaire exprimée dans les urnes.

Une bataille judiciaire en cours

La suspension temporaire de la disqualification du parti Semilla n’est qu’une étape de la bataille judiciaire engagée par le ministère public contre ce parti. En effet, la direction du Registre des citoyens avait suspendu provisoirement le parti en réponse à une demande du procureur Rafael Curruchiche, qui enquêtait sur des anomalies présumées lors de sa formation en 2017. Cette décision avait été fortement critiquée par les Etats-Unis et l’Union européenne, qui dénonçaient des actions juridiques et procédurales sélectives et arbitraires.

La suspension temporaire de la disqualification du parti Semilla, qui avait remporté haut la main les élections présidentielles, permettra au président élu Bernardo Arevalo de poursuivre son investiture prévue pour le 14 janvier prochain. Cependant, elle limite l’action de ses vingt-trois nouveaux députés au Parlement dans des domaines tels que la présidence de commissions, la levée de fonds et l’inscription de nouveaux membres.

Le président élu dénonce une supposée tentative de coup d’État

Le président élu du Guatemala, M. Arevalo, a vivement dénoncé vendredi ce qu’il considère comme “un coup d’État promu par les institutions qui devraient garantir la justice dans notre pays”. Il mentionne notamment la procureure générale Consuelo Porras, ainsi que MM. Orellana et Curruchiche, qui figurent tous sur une liste américaine d’acteurs “corrompus”.

Le parquet se défend des accusations

Le parquet guatémaltèque s’est défendu samedi des accusations portées contre lui. Selon un communiqué publié, il est “totalement faux [de dire] que le ministère public participe à un processus de coup d’État comme l’a fait de manière irresponsable le président élu”. Le parquet rejette fermement ces allégations.

La décision du TSE est accueillie avec satisfaction

La décision du Tribunal suprême électoral (TSE) de suspendre la suspension du parti de M. Arevalo a été accueillie avec satisfaction par les membres de ce dernier. “La décision du TSE d’arrêter la suspension de notre parti apporte de la sérénité à ce moment crucial de l’histoire, où la démocratie livre sa meilleure bataille, soutenue par les gens honnêtes et droits de ce pays”, a déclaré Nino Matute, membre de Semilla et conseiller municipal dans la capitale. Le député Raul Barrera, également membre de Semilla, a souligné que cette résolution avait une grande valeur, même si elle était temporaire. Il a également rappelé que l’Assemblée plénière des magistrats du TSE demandait expressément de garantir le transfert du pouvoir aux élus.

Le Guatemala est confronté à de nombreux problèmes, tels que la pauvreté, la violence et la corruption, qui poussent chaque année des milliers de Guatémaltèques à émigrer vers les États-Unis. L’élection de M. Arevalo, sociologue et député social-démocrate de 64 ans, met fin à douze ans de gouvernement de droite dans l’un des pays les plus corrompus du monde selon l’ONG Transparency International.