Crimes de guerre au Tigré: Amnesty International dénonce la brutalité des forces érythréennes
3 minutesAmnesty International dénonce les crimes de guerre commis au Tigré
Amnesty International a publié un rapport mardi 4 septembre, dénonçant les violations continuelles des droits humains au Tigré. Malgré la signature de l’accord de paix mettant fin au conflit entre les rebelles et le gouvernement éthiopien, les soldats érythréens auraient continué à commettre des crimes de guerre.
Des crimes de guerre et des violences sexuelles
Selon les informations recueillies par l’ONG, les forces de défense érythréennes ont commis des crimes de guerre et peut-être des crimes contre l’humanité avant et après la signature de l’accord de paix en novembre 2022. Des survivants, des proches de victimes et des témoins ont fait part de 49 entretiens téléphoniques avec Amnesty International.
Notamment, dans la localité de Kokob Tsibah, près de la frontière érythréenne, des militaires érythréens ont retenu en captivité au moins 15 femmes pendant près de trois mois. Durant cette période, elles ont été victimes de viols répétés assimilables à de l’esclavage sexuel. Ces femmes ont également subi des violences physiques et psychologiques, en plus d’être privées d’eau, de nourriture et de soins.
Appel à une enquête internationale
Amnesty International appelle à la mise en place d’une enquête internationale afin de faire toute la lumière sur les crimes de guerre commis au Tigré. L’ONG souligne l’importance de poursuivre les responsables de ces crimes et de garantir justice et réparation aux victimes.
Alors que l’accord de paix devait mettre un terme au conflit et permettre la stabilisation de la région, la persistance de ces violences démontre l’urgence de prendre des mesures fermes et de mettre un terme à l’impunité. Amnesty International demande aux autorités éthiopiennes et érythréennes de coopérer pleinement avec les enquêteurs internationaux et de s’engager à respecter les droits humains au Tigré.
Amnesty International dénonce les atrocités commises par les forces érythréennes
Selon un rapport publié par Amnesty International, les militaires érythréens auraient commis des viols collectifs et des viols sur des femmes prisonnières dans leurs propres maisons à Kokob Tsibah. En outre, ces forces auraient sommairement exécuté plus de 40 civils dans les localités de Kobob Tsibah et de Mariam Shewito, situées à proximité de la frontière érythréenne.
L’obstruction du gouvernement éthiopien aux enquêtes dénoncée
Amnesty International déplore la résistance persistante du gouvernement éthiopien face aux enquêtes régionales et internationales concernant les crimes et violations des droits humains commis par les forces érythréennes. Cette attitude entrave la possibilité de rendre justice aux victimes.
Les autorités éthiopiennes cherchent à établir un mécanisme de justice transitionnelle
Les autorités fédérales éthiopiennes affirment travailler sur un mécanisme de justice transitionnelle, conformément à l’accord de paix. Ce mécanisme vise à identifier et à juger les responsables des atrocités commises non seulement au Tigré, mais aussi dans les régions de l’Amhara et de l’Afar.
La situation en Erythrée, un pays fermé et répressif
Depuis son indépendance de fait de l’Ethiopie en 1991, l’Erythrée est dirigée par Issaias Afeworki avec une main de fer. Malgré sa reconnaissance internationale deux ans plus tard, le pays est considéré comme l’un des plus fermés et répressifs au monde.