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Meurtre en mer : Les tensions entre la France et l'Algérie s'intensifient
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Meurtre en mer : Les tensions entre la France et l'Algérie s'intensifient

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Vacanciers franco-marocains tués en mer : Alger évoque un « refus d’obtempérer »

Le contexte des décès

Le ministère de la défense algérien a déclaré que deux hommes, des vacanciers franco-marocains, ont été tués par des garde-côtes algériens lors d’une activité de Jet-Ski à la frontière entre le Maroc et l’Algérie. Selon le ministère, ces tirs étaient justifiés par la présence accrue de bandes de narcotrafic et du crime organisé dans la zone frontalière.

L’escalade des tensions

Cette affaire ne fera qu’exacerber les tensions déjà existantes entre le Maroc et l’Algérie. Suite à l’annonce de la mort des deux vacanciers, des tirs de sommation ont été effectués par les garde-côtes algériens, suivis de « coups de feu tirés » en raison du « refus d’obtempérer » des Marocains à bord des Jet-Ski. Les médias marocains et des avocats ont déclaré vouloir porter plainte en France.

Le récit selon les témoignages

Selon les témoignages du frère aîné de l’une des victimes, Mohamed Qissi, Bilal Qissi, un vacancier franco-marocain, et son cousin Abdelali Mechouar, résident régulier en France, ont été tués par les garde-côtes algériens après s’être égarés. Les deux hommes étaient partis de la station balnéaire de Saïdia, à la frontière avec l’Algérie, à bord de leurs Jet-Ski. Mohamed a réussi à regagner la plage.

L’intervention des garde-côtes algériens

Le ministère de la défense algérien a expliqué que lors d’une patrouille de sécurisation et de contrôle dans leurs eaux territoriales, une unité des garde-côtes a intercepté les trois Jet-Ski qui avaient franchi clandestinement ces eaux. Malgré les avertissements sonores et les demandes répétées de s’arrêter, les occupants des Jet-Ski ont refusé d’obtempérer et ont pris la fuite en effectuant des manœuvres dangereuses. Après plusieurs tirs de sommation, un des Jet-Ski a été immobilisé tandis que les deux autres ont réussi à s’échapper. Le ministère justifie ces tirs par la présence croissante de bandes de narcotrafic et du crime organisé, ainsi que par l’obstination des passagers des Jet-Ski.

La demande du ministère algérien

Le ministère de la défense algérien affirme dans son communiqué qu’il ne faut pas prêter attention aux fausses informations circulant pour nuire à l’image honorable de l’Armée algérienne.

Le destin des victimes

Le corps de Bilal Qissi, un commerçant de 29 ans et père de deux enfants, a été retrouvé sur la plage du côté marocain. Mercredi, un corps non identifié, présentant une blessure par balle, a été retrouvé et transféré à Tlemcen pour autopsie. La famille d’Abdelali Mechouar, un commerçant résidant en France âgé de 40 ans et père d’un enfant de cinq ans, demande que son corps lui soit restitué dans les plus brefs délais.

Incident meurtrier en mer entre la France et l’Algérie

Un conflit tragique s’est déroulé en mer entre la France et l’Algérie, faisant un mort et un blessé parmi les ressortissants français. Smaïl Snabé, un franco-marocain, a été blessé lors de cet incident et est actuellement détenu en Algérie, selon les informations citées par Mohamed Qissi dans les médias.

Enquête ouverte et plainte déposée

Suite à cet événement, le parquet d’Oujda, ville dont dépend Saïdia, a ouvert une enquête afin de déterminer les circonstances de ce violent incident en mer. Une source judiciaire a annoncé que des mesures seront prises pour la plainte qui sera déposée “lundi ou mardi”. Les chefs d’accusation retenus sont l’assassinat aggravé, la tentative d’assassinat aggravé, le détournement de navire et non-assistance à personne en danger. Me Hakim Chergui, avocat de la famille des victimes, a partagé ces informations avec l’Agence France-Presse.

Réactions officielles et tensions diplomatiques

Les autorités marocaines ne se sont pas encore exprimées officiellement sur cet incident. Cependant, le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), un organisme officiel constitutionnel marocain indépendant du gouvernement, a condamné l’usage de balles réelles par les garde-côtes algériens. Le CNDH qualifie cette action de grave violation des normes internationales, car elle a été perpétrée contre des citoyens sans défense qui étaient en situation de détresse en mer. Cette déclaration souligne les tensions existantes entre les gouvernements marocain et algérien, renforcées par leur antagonisme sur la question du Sahara occidental.

Depuis le non-respect du référendum d’autodétermination prévu par l’ONU en 1991, les indépendantistes du Polisario revendiquent l’autonomie du territoire disputé du Sahara occidental. Le Maroc, qui contrôle la majeure partie de ce territoire, propose quant à lui un plan d’autonomie sous sa souveraineté. Les relations entre l’Algérie et le Maroc sont tendues depuis la fermeture de leurs frontières en 1994, et l’Algérie a rompu ses liens diplomatiques avec le Maroc en août 2021. Cette nouvelle affaire risque d’exacerber davantage ces frictions déjà vives entre les deux pays.