Le maintien d'Hubert Aiwanger malgré les accusations d'antisémitisme : une décision politique controversée en Bavière
3 minutesLe maintien en poste du vice-président de Bavière, accusé d’antisémitisme, suscite la controverse
Le maintien en poste d’Hubert Aiwanger, vice-président du gouvernement régional de Bavière, malgré les accusations d’antisémitisme qui le visent, a provoqué une vive controverse en Allemagne. L’homme de 52 ans est également ministre de l’économie bavarois et chef du parti populiste des Electeurs libres. Il est accusé d’avoir rédigé un tract antisémite lorsqu’il était lycéen, mais il nie les faits, affirmant que son frère en était l’auteur.
Markus Söder défend sa décision de maintenir son allié
Markus Söder, chef du gouvernement de la région de Bavière et patron de la branche bavaroise des conservateurs allemands, a annoncé le maintien en poste d’Hubert Aiwanger à l’approche des élections régionales. Malgré la controverse, M. Söder estime que le limoger ne serait pas proportionné. Il souligne qu’aucune preuve ne démontre que M. Aiwanger ait rédigé le tract et argue du fait que les faits remontent à trente-cinq ans. M. Söder invite toutefois son numéro deux à dialoguer avec les associations juives allemandes pour s’expliquer et exprimer des regrets.
Hubert Aiwanger reconnaît l’existence du tract, mais nie en être l’auteur
Hubert Aiwanger a initialement nié les accusations portées contre lui, dénonçant une “chasse aux sorcières”. Cependant, il a finalement admis l’existence du tract retrouvé dans son cartable de l’époque, mais il affirme que son frère en est l’auteur. Cette prise de position a suscité des réactions mitigées, certains remettant en question sa crédibilité. Malgré les tensions et la controverse persistante, Aiwanger demeure à son poste, soulevant des interrogations quant à l’approche du gouvernement bavarois face à de tels incidents.
Le maintien en poste de M Aiwanger remis en question
Le ministre allemand de l’Économie, Hubert Aiwanger, est critiqué pour ne pas avoir pris suffisamment tôt ses distances avec le contenu choquant d’un tract rédigé lorsqu’il était lycéen. Datant de l’année scolaire 1987-1988, ce texte controversé réagissait à un concours sur l’histoire allemande qui visait à déterminer “Qui est le plus grand traître à la patrie”. Les personnes qualifiées de “traîtres” étaient invitées à se présenter “au camp de concentration de Dachau pour un entretien d’embauche” ou encore à “un vol libre à travers la cheminée du camp d’Auschwitz”, voire à “un séjour à vie dans une fosse commune”.
Des excuses tardives et une controverse persistante
Le manque de réaction immédiate de M Aiwanger face à ce tract choquant a suscité des critiques. Il a seulement présenté ses excuses ultérieurement. Josef Schuster, responsable du Conseil central des juifs allemands, a réagi en déclarant : “Ce qui honnêtement me choque, c’est la manière dont Aiwanger traite ces accusations qui durent déjà depuis une semaine”.
Une décision politique motivée par les élections régionales
Le maintien de M Aiwanger à son poste semble également être motivé par des raisons politiques, car les élections régionales bavaroises approchent en octobre. Sa démission aurait très probablement entraîné la rupture de l’alliance entre la CSU (Union chrétienne-sociale) et le parti des Electeurs libres, ce qui aurait pu nuire au mouvement dirigé par M Söder, et l’obliger à former une coalition avec les écologistes dans une région à l’électorat conservateur.
M Söder a d’ailleurs tranché en déclarant : “Nous allons poursuivre la coalition entre la CSU et les Electeurs libres et il n’y aura pas de coalition avec les Verts”. Il affiche ainsi ses ambitions politiques en ne cachant pas son désir de devenir un jour chancelier.