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L'opposant Ousmane Sonko met fin à sa grève de la faim malgré une détérioration alarmante de sa santé

L'opposant Ousmane Sonko met fin à sa grève de la faim malgré une détérioration alarmante de sa santé

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L’opposant Ousmane Sonko met fin à sa grève de la faim

L’opposant sénégalais Ousmane Sonko, détenu depuis fin juillet, a décidé de mettre fin à sa grève de la faim, entamée le 30 juillet. Cette décision a été annoncée samedi 2 août par un porte-parole de son parti, sans fournir plus de détails sur les circonstances de cette décision.

Des appels pour l’arrêt de la grève de la faim

Au cours de ces derniers jours, plusieurs personnalités religieuses influentes au Sénégal ont lancé des appels pour que Ousmane Sonko cesse sa grève de la faim. Ces appels faisaient suite aux revendications de ses partisans qui réclamaient sa libération.

Réponse à la demande du khalife des mourides

Ousmane Sonko aurait répondu favorablement à la demande du khalife général Serigne Mountakha Mbacké, chef de la puissante confrérie musulmane des mourides. Un membre de son entourage a affirmé qu’il avait décidé de suspendre sa grève de la faim après avoir pu parler à des personnes influentes. Sonko est actuellement hospitalisé à Dakar depuis le 6 août.

Répression politique et détérioration de la santé pour Ousmane Sonko

Depuis quelques mois, la situation de Ousmane Sonko, opposant politique sénégalais et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2024, ne cesse de se détériorer. Accusé de débauche de mineure, il a été condamné à deux ans de prison ferme le 1er juin. Refusant de se présenter à son procès, il dénonçait un complot visant à l’écarter de la course présidentielle.

Un état de santé alarmant et des appels à l’aide ignorés

Depuis lors, les avocats de Sonko n’ont cessé de tirer la sonnette d’alarme quant à la détérioration de son état de santé. Admis en réanimation depuis le 17 août dans un hôpital de Dakar, sa vie serait même en péril, selon ses défenseurs. Face à cette situation critique, ces derniers ont exhorté l’État à prendre des mesures urgentes pour éviter un drame imminent.

Les autorités déclarent la condamnation de Sonko “définitive”

Pourtant, les autorités sénégalaises campent sur leurs positions. Dans une affaire de mœurs, la condamnation de Sonko serait selon elles “définitive”, le rendant inéligible pour la présidentielle de 2024. Les avocats de l’opposant contestent cette interprétation et insistent sur le fait que leur client, arrêté après sa condamnation, devrait bénéficier d’un nouveau procès conformément aux textes en vigueur. Dans un entretien récent, le ministre de la justice sénégalais, Ismaïla Madior Fall, a néanmoins affirmé que la condamnation de Sonko resterait valide. Une décision qui laisse peu d’espoir quant à une issue favorable pour l’opposant politique.

Au-delà du sort individuel de Sonko, cette situation témoigne de tensions politiques et d’un climat de répression dans le pays. Les accusations à son encontre, notamment “appel à l’insurrection” et “atteinte à la sûreté de l’État”, sont perçues par ses partisans comme de simples prétextes pour l’éliminer du paysage politique sénégalais. Les épisodes de contestation qui ont éclaté depuis 2021 et qui ont coûté la vie à plusieurs personnes sont également évoqués dans ce contexte tendu.

Alors que Sonko continue son combat depuis l’ombre, la question de l’équité et de la justice dans le système judiciaire sénégalais est de plus en plus remise en cause. Dans un pays qui se targue de sa stabilité démocratique, le traitement réservé à l’opposant et les conséquences politiques qui en découlent risquent de faire tache sur la scène internationale.