Nouvelles manifestations au Niger pour le départ des soldats français : tensions diplomatiques avec la France
3 minutesNouvelles manifestations au Niger réclamant le départ des soldats français
Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées à Niamey et à Ouallam pour demander le départ des forces françaises du Niger. Cette demande émane du régime militaire qui a pris le pouvoir à la suite du coup d’État fin juillet. Les manifestants, issus de différentes coalitions de la société civile, ont exprimé leur opposition à la présence militaire française en brandissant des pancartes telles que “Armée française allez-vous-en de chez nous !”
Une mobilisation importante à Niamey et à Ouallam
À Niamey, le rassemblement s’est déroulé près d’une base nigérienne abritant les soldats français. Plusieurs cortèges se sont rejoints pour former une foule dense sur le rond-point “Escadrille”, l’un des principaux lieux de manifestation depuis le coup d’État du 26 juillet. À Ouallam, une autre manifestation a eu lieu devant une base militaire abritant également des soldats français et nigériens.
Tensions diplomatiques entre le régime militaire et la France
La France, qui ne reconnaît pas la légitimité du régime militaire au pouvoir, entretient des tensions diplomatiques avec celui-ci. Actuellement, 1 500 soldats français sont stationnés au Niger dans le cadre d’accords militaires bilatéraux visant à lutter contre le djihadisme. L’un des manifestants a déclaré lors de la mobilisation : “Soldats français, nous sommes venus vous apporter un message pour vous dire que nous n’avons plus besoin de vous.”
Ces accords ont été dénoncés par les généraux au pouvoir depuis leur prise de contrôle le 3 août. La situation entre les différentes parties reste tendue, avec des manifestations régulières réclamant le départ des soldats français du Niger.
Le Niger retire l’immunité et le visa diplomatiques de l’ambassadeur de France
Le Niger a retiré l’immunité et le visa diplomatiques de l’ambassadeur de France, Sylvain Itté, et a exigé son expulsion, selon un arrêté du ministère de l’Intérieur et une ordonnance du Tribunal de grande instance de Niamey. Ces décisions ont été motivées par “l’hostilité injustifiée” de la France envers le Niger et les risques de trouble à l’ordre public liés à la présence de M. Itté sur le territoire nigérien.
La France soutient l’ambassadeur et rappelle les droits de l’ambassade
Lundi, le président français Emmanuel Macron a salué le travail de M. Itté et a réaffirmé qu’il restait en poste à l’ambassade à Niamey. Il a rappelé que les locaux d’une ambassade sont “inviolables” selon l’article 22 de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, et qu’il n’est pas permis aux agents de l’État où se trouve l’ambassade d’y pénétrer sans le consentement du chef de la mission.
Un différend diplomatique qui se poursuit entre le Niger et la France
Le différend diplomatique entre le Niger et la France perdure, avec le retrait de l’immunité et du visa diplomatiques de l’ambassadeur français. Les tensions entre les deux pays se sont amplifiées depuis le coup d’État perpétré par le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP). Le colonel Ibro Amadou, membre du CNSP, avait clairement indiqué lors d’un meeting à Niamey que le combat ne cesserait que lorsqu’il n’y aurait plus de militaires français au Niger. Cependant, la France continue à soutenir son ambassadeur et à revendiquer les droits qui lui sont accordés en tant que représentant diplomatique.