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Libération des gardiens et policiers pris en otage en Équateur : Une réponse violente face aux mesures de l'État

Libération des gardiens et policiers pris en otage en Équateur : Une réponse violente face aux mesures de l'État

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Libération des gardiens et policiers pris en otage en Équateur

Les 57 gardiens et policiers qui étaient pris en otage depuis plus de vingt-quatre heures par des détenus dans six prisons différentes en Équateur ont été libérés. L’annonce de leur libération a été faite par l’administration pénitentiaire vendredi.

Aucun détail sur les conditions de libération

Les cinquante agents et sept officiers de police ont subi des évaluations médicales pour vérifier leur état de santé et sont en bonne santé, selon le communiqué de l’administration pénitentiaire équatorienne. Aucun détail n’a été donné sur les conditions de leur libération ni sur les circonstances de leurs prises d’otages. Les autorités n’ont pas non plus donné d’informations supplémentaires depuis l’incident.

Prise d’otages principalement à la prison de Cuenca

La principale prise d’otages semble avoir eu lieu à la prison de Cuenca, dans le sud-ouest du pays. Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre un groupe d’hommes en uniforme appelant le gouvernement à négocier. Les abords de l’établissement pénitentiaire sont restés inaccessibles par trois cordons de forces de sécurité. Depuis une colline voisine, on pouvait observer trois détenus sur le toit de la prison.

Selon le service national de prise en charge intégrale des adultes privés de liberté et des adolescents délinquants, cette prise d’otages serait une réponse des groupes criminels aux interventions de la force publique dans les centres pénitentiaires. Ces interventions ont pour but de découvrir des objets interdits utilisés lors des violences entre détenus, qui ont causé la mort de plus de 430 personnes depuis 2021.

Le président Guillermo Lasso a déclaré que les mesures prises, notamment dans le système pénitentiaire, ont suscité des réactions violentes de la part des organisations criminelles qui cherchent à intimider l’État.

Nouvelle prise d’otages et explosion dans des bâtiments de l’administration pénitentiaire à Quito

Mercredi, des centaines de soldats et de policiers avaient mené une opération de recherches d’armes, de munitions et d’explosifs dans une autre prison du sud du pays, à Latacunga Par ailleurs, six Colombiens au lourd passé criminel, incarcérés pour l’assassinat le 9 août de l’un des favoris du premier tour de la présidentielle du 20 août, avaient été transférés

Prise d’otages et explosion simultanées

La prise d’otages simultanée est également intervenue après l’explosion, jeudi, de deux voitures piégées devant des bâtiments appartenant à l’administration pénitentiaire à Quito, sans faire de victime Douze personnes, dont une de nationalité colombienne, ont été arrêtées pour ces faits, selon les autorités Une tentative de mutinerie a, par ailleurs, eu lieu dans un centre de détention pour adolescents de la capitale

Une vague de violences sans précédent liée au crime organisé et au narcotrafic

Autrefois considéré comme un îlot de paix en Amérique latine, l’Equateur, situé entre la Colombie et le Pérou, les deux plus gros producteurs mondiaux de cocaïne, est affecté depuis plusieurs mois par une vague de violences sans précédent liée au crime organisé et au narcotrafic Malgré de nombreuses descentes de police, fouilles des cellules, des transferts de prisonniers, gangs et narcotrafiquants continuent d’imposer leur loi et de s’affronter dans les prisons, où l’Etat apparaît toujours impuissant à reprendre la situation en main Deux bandes, Los Choneros et Los Lobos, connues pour travailler avec les cartels mexicains, ont en particulier pris part à de terribles massacres entre prisonniers membres de gangs rivaux – victimes brûlées vives ou littéralement découpées à l’arme blanche

L’Etat déclare l’état d’urgence dans le système pénitentiaire

Le 24 juillet, le président Lasso a décrété l’état d’urgence dans tout le système pénitentiaire du pays pendant soixante jours, une mesure qui permet notamment à l’Etat d’envoyer l’armée dans les prisons « (…) Nous sommes fermes et nous ne reculerons pas devant notre objectif de capturer les criminels dangereux, de démanteler les gangs criminels et de pacifier les prisons du pays », a assuré une nouvelle fois jeudi M Lasso L’Equateur compte trente-six prisons surpeuplées accueillant 32 200 détenus, la moitié pour trafic de drogue