57 gardiens et policiers pris en otage : la crise carcérale en Equateur atteint des sommets alarmants
3 minutes57 gardiens et policiers pris en otage par des détenus en Equateur
Des prisonniers du pénitencier de Cuenca, situé dans le sud de l’Equateur, ont pris en otage 57 gardiens et policiers. Cette situation a été provoquée par le transfert de détenus vers d’autres établissements pénitentiaires, selon les autorités.
Les protestations contre les transferts de détenus à l’origine de la prise d’otages
Les prisonniers, mécontents du transfert de certains d’entre eux vers d’autres prisons, ont décidé de mener cette action de violence. Le ministre de l’intérieur, Juan Zapata, a confirmé cette prise d’otages et a souligné que sept des détenus étaient des officiers de police. Il a exprimé ses inquiétudes quant à la sécurité de ces derniers.
Les autorités mènent une opération de recherche d’armes dans les prisons
Pour tenter de résoudre cette situation critique, des centaines de soldats et de policiers ont mené une opération de recherche d’armes, de munitions et d’explosifs dans le pénitencier de Latacunga, l’un des plus grands du pays. Les affrontements entre bandes de prisonniers y sont fréquents, ce qui demande une intervention des forces de l’ordre pour rétablir l’ordre et la sécurité.
430 détenus morts en Equateur depuis 2021
Depuis le début de l’année 2021, l’Equateur a enregistré un nombre alarmant de décès parmi sa population carcérale, avec un total de 430 détenus morts. Les raisons derrière cette tragédie sont multiples et suscitent de nombreuses hypothèses.
Des représailles suite à l’intervention des forces armées
Les autorités pénitentiaires équatoriennes (SNAI) ont évoqué la piste des représailles suite à une intervention des forces armées à Latacunga. Cette hypothèse met en avant la possibilité que les prises d’otages observées à Cuenca soient une réponse violente à cette opération militaire.
Toutefois, d’autres informations ont été rapportées par les autorités, suggérant que les prises d’otages pourraient également être un moyen de protestation des détenus contre leur transfert vers d’autres établissements pénitentiaires.
Des prisons transformées en champs de bataille pour les cartels
Il est important de souligner que ces violences s’inscrivent dans un contexte plus large de guerre des cartels liés au narcotrafic. Les prisons en Equateur sont devenues de véritables centres d’opérations pour ces groupes criminels, qui se disputent impitoyablement le pouvoir.
Les organisations associées aux cartels mexicains et colombiens sont particulièrement actives, et leur rivalité entraîne une vague de violence sans précédent au sein du système pénitentiaire équatorien.
L’état d’urgence décrété par le président Guillermo Lasso
Face à cette situation extrêmement préoccupante, le président Guillermo Lasso a pris des mesures drastiques et décidé de déclarer l’état d’urgence dans tout le système pénitentiaire pour une durée de soixante jours. Cette décision permet notamment le déploiement de l’armée dans les prisons, afin d’endiguer cette spirale de violence.
Il s’agit d’une mesure forte qui témoigne de l’engagement du gouvernement équatorien à restaurer l’ordre et la sécurité au sein des établissements pénitentiaires du pays. Néanmoins, il est essentiel de trouver des solutions à long terme pour régler cette crise carcérale et protéger les droits fondamentaux des détenus qui sont en jeu.