L'enseigne Naf Naf en péril : demande de redressement judiciaire face à la crise du prêt-à-porter en France
3 minutesL’enseigne Naf Naf demande un placement en redressement judiciaire
L’enseigne de prêt-à-porter féminin Naf Naf a demandé cette semaine à être placée en redressement judiciaire, trois ans après une première phase difficile. Cette décision fait suite à l’accumulation d’arriérés de paiement de loyers pendant la période de Covid, car l’entreprise n’était pas éligible aux aides gouvernementales.
Une situation délicate pour l’enseigne française
Naf Naf, fondée en 1973 et comptant 131 magasins en France, emploie actuellement 660 salariés. Malgré un chiffre d’affaires en croissance de 141 millions d’euros en 2022, l’entreprise fait face à des difficultés financières. Une audience est prévue la semaine prochaine devant le tribunal de commerce de Bobigny, où Naf Naf devra présenter un plan de continuation. Cette décision pourrait permettre à l’enseigne de se réorganiser et de trouver des solutions pour assurer sa survie.
Un passé récent de restructuration
En juin 2023, Naf Naf avait déjà entamé une phase de restructuration, entraînant la suppression de 27 postes dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Malheureusement, cette mesure n’a pas suffi à résoudre les difficultés financières de l’entreprise. Dans cette situation délicate, Naf Naf espère pouvoir bénéficier du redressement judiciaire pour retrouver un équilibre économique viable. Affaire à suivre lors de l’audience prévue la semaine prochaine.
Le prêt-à-porter en France : Une crise violente qui perdure
La crise dans le secteur du prêt-à-porter en France se poursuit, affectant de nombreuses marques connues des consommateurs français. Ces derniers mois, des enseignes telles que Camaïeu, Kookaï, Burton of London, Gap France, André, San Marina, Kaporal, Don’t Call me Jennyfer, Du Pareil au Même et Sergent Major ont dû faire face à un cocktail détonant de facteurs défavorables.
Les causes de cette crise
La pandémie de COVID-19 a eu un impact considérable sur le secteur du prêt-à-porter, entraînant une baisse significative de la demande et une fermeture temporaire des magasins. De plus, l’inflation, la hausse des coûts de l’énergie, des matières premières, des loyers et des salaires ont également contribué à cette crise. Enfin, la concurrence de la seconde main a également joué un rôle dans la fragilisation du secteur.
Les conséquences pour les enseignes
Certaines enseignes ont déjà dû mettre la clé sous la porte, comme cela a été le cas pour Camaïeu qui a été liquidée en septembre 2022, entraînant le licenciement de 2 100 salariés. D’autres marques, telles que Kookaï ou Burton of London, ont été placées en redressement judiciaire, ce qui laisse planer le doute sur leur survie à long terme. D’autres encore ont décidé de réduire la voilure, en réduisant leurs effectifs et en fermant des magasins, comme Princesse Tam Tam, Comptoir des Cotonniers (groupe Fast Retailing) ou Pimkie.
Cette crise sans précédent continue de mettre en péril le secteur du prêt-à-porter en France et laisse présager des temps difficiles à venir pour de nombreuses marques. Les acteurs de l’industrie devront faire preuve d’innovation, de résilience et d’adaptabilité pour survivre dans ce contexte économique instable.