La vague de chaleur historique en août 2023 : les conséquences alarmantes du réchauffement climatique
3 minutesLa vague de chaleur de la fin août 2023, du jamais-vu depuis au moins 1945
Une vague de chaleur exceptionnelle s’est abattue sur la France du 17 au 24 août 2023. Cette période de chaleur tardive est remarquablement rare depuis 1945, avec seulement six années ayant connu une telle anomalie météorologique après le 15 août, et toutes ces années se situent après 2001.
Les conséquences du réchauffement climatique
Cette vague de chaleur tardive illustre les conséquences du réchauffement climatique en France. En effet, l’allongement de la saison sèche augmente les probabilités d’observer des vagues de chaleur sur de plus larges périodes de l’année. Ces phénomènes météorologiques hors norme mettent en évidence l’urgence d’agir pour lutter contre le changement climatique.
Des records de température battus
La vague de chaleur observée du 17 au 24 août 2023 a surpassé toutes les vagues tardives précédentes en termes de températures maximales et d’amplitude thermique par rapport aux normales saisonnières. Pour l’indicateur thermique national, il s’agit de la cinquième vague de chaleur la plus intense en France depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec une température maximale de 27,76 °C le 24 août. Seuls les épisodes de 2003, 2019 et 2022 ont été plus intenses. En ce qui concerne l’excédent thermique par rapport à la normale saisonnière, les chaleurs tardives d’août 2023 sont également exceptionnelles, avec un indice de sévérité de 23,38, rivalisant avec les vagues de chaleur les plus longues jamais enregistrées. Les autres vagues de chaleur de même durée (8 jours) ont une sévérité moyenne presque deux fois inférieure, autour de 12.
Des niveaux inédits de chaleur en 2023
L’étude de l’indicateur thermique national depuis l’après-guerre montre le caractère inédit de 2023 : jamais celui-ci n’avait atteint de tels niveaux dans la seconde quinzaine d’août. Pourtant, les records de température se sont concentrés dans la moitié sud du pays : le niveau de chaleur dans la moitié nord – marqué sans être exceptionnel – a fait baisser la moyenne de tout le pays. Selon Météo-France, le seuil des 40 °C n’a été dépassé que sur 14 % du territoire, soit moins que pendant la canicule de 2003 (33 %) ou pendant les deux grandes vagues de chaleur de 2019 (37 %).
Le rôle du réchauffement climatique
Dans une étude d’attribution publiée lundi 28 août par l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL), le climatologue Davide Faranda observe que les vagues de chaleur actuelles sont entre 1 et 4 °C plus chaudes que par le passé. Le chercheur, qui a étudié les mouvements atmosphériques, estime que la variabilité naturelle du climat n’a joué qu’un rôle mineur dans la formation du dôme de chaleur qui s’est installé sur la France et l’Espagne. Il en conclut donc, avec un niveau de confiance de modéré à haut, que celle-ci s’explique bien plus par le rôle du réchauffement climatique d’origine humaine.
L’indicateur thermique national et les vagues de chaleur
Ce chiffre correspond à la température moyenne relevée chaque jour en France métropolitaine. Il est mesuré chaque jour à partir de 30 stations de Météo-France réparties équitablement sur le territoire français, dont on fait la moyenne des températures journalières.
Cet indice sert notamment à caractériser les vagues de chaleur, dont la définition répond à une élévation de l’indicateur thermique : la vague de chaleur prend fin si l’indicateur thermique descend sous 22,4 °C un jour ou sous 23,4 °C deux jours d’affilée.