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Deux ans de prison pour un chercheur et un journaliste en Algérie : Une condamnation politique qui suscite l'indignation internationale

Deux ans de prison pour un chercheur et un journaliste en Algérie : Une condamnation politique qui suscite l'indignation internationale

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Deux ans de prison pour un chercheur et un journaliste en Algérie

Le verdict est tombé pour Mustapha Bendjama et Raouf Farrah. Les deux hommes, poursuivis pour collaboration avec des ONG étrangères, ont été condamnés à deux ans de prison ferme par le tribunal de Constantine en Algérie. Cette décision marque un coup dur pour les défenseurs de ces deux personnes.

Une condamnation lourde

Mustapha Bendjama, journaliste algérien de 32 ans, et Raouf Farrah, chercheur algéro-canadien de 36 ans, étaient en détention depuis plus de six mois. Ils ont été reconnus coupables de “publication d’informations et de documents dont le contenu est classé partiellement ou intégralement secret, sur un réseau électronique ou d’autres moyens technologiques de média”. Leur condamnation intervient après les réquisitions du parquet qui avait demandé trois ans de prison.

Les avocats des accusés avaient plaidé pour leur relaxe en mettant en avant des irrégularités dans les procédures et des violations des droits des accusés lors de leur garde à vue, notamment des violences subies par Mustapha Bendjama. Malheureusement, ces arguments n’ont pas suffi à convaincre le tribunal.

Une affaire qui débute en février

L’affaire avait débuté le 8 février avec l’arrestation de Mustapha Bendjama, rédacteur en chef du quotidien Le Provincial, basé à Annaba, dans le nord-est de l’Algérie. Il était soupçonné d’avoir facilité la fuite de la militante Amira Bouraoui vers la Tunisie. De nationalité franco-algérienne, Mme Bouraoui a toujours nié avoir bénéficié de son aide et avait pu rejoindre la France grâce à une intervention des services consulaires français en Tunisie.

Cette affaire, qualifiée d’“exfiltration illégale” par le gouvernement algérien, avait provoqué une crise diplomatique avec la France, accusée d’avoir organisé la fuite de la militante. Quant à Mustapha Bendjama, il était déjà dans le viseur des autorités depuis le mouvement de contestation du Hirak, qui a secoué l’Algérie de février 2019 à 2021. Il avait déjà fait face à plusieurs contrôles judiciaires et inculpations pour avoir révélé des affaires embarrassantes pour les autorités locales.

Lors de son procès, le journaliste a témoigné des violences qu’il a subies lors de sa garde à vue. Les enquêteurs ont tenté d’établir un lien entre lui et la fuite d’Amira Bouraoui en “exploitant” son téléphone. Mustapha Bendjama a déclaré avoir été agressé physiquement et soumis à des interrogatoires nocturnes jusqu’à 4 heures du matin.

Cette condamnation soulève de nombreuses questions concernant la liberté de la presse et la situation des défenseurs des droits en Algérie. Les défenseurs de Mustapha Bendjama et Raouf Farrah espèrent que cette affaire attirera l’attention sur les atteintes aux droits de l’homme dans le pays.

Un chercheur et un journaliste condamnés en Algérie pour des motifs politiques

Le chercheur Raouf Farrah, connu pour son travail sur le trafic d’êtres humains et les conflits en Libye et au Mali, ainsi que le journaliste Mustapha Bendjama, ont été condamnés à deux ans de prison en Algérie. Cette condamnation est considérée par de nombreux observateurs comme étant politique et témoigne de la répression exercée par les autorités.

Une justice instrumentalisée pour réprimer la société civile

Selon l’ONG Human Rights Watch, la condamnation de Raouf Farrah et Mustapha Bendjama est une preuve supplémentaire de la répression systématique des autorités en Algérie. Cette répression, menée sous de faux prétextes et en instrumentalisant la justice, vise à étouffer la liberté d’expression et à réprimer la société civile.

Mark Micallef, directeur de l’Observatoire du GI-TOC pour l’Afrique du Nord, déclare que cette condamnation est inacceptable et qu’il n’y a aucune base solide pour appuyer les accusations portées contre Raouf Farrah. Selon lui, le chercheur est un contributeur essentiel aux recherches sur l’Afrique du Nord et le Sahel, et toutes ses œuvres ont été publiées dans un souci de transparence et dans l’intérêt de tous.

Appel à la liberté d’expression et à un procès équitable

L’ONG Global Integrity Index appelle l’Algérie à reconnaître les précieuses contributions de Raouf Farrah à la recherche et à défendre son droit à un procès équitable et transparent dans le cadre d’un appel accéléré. Cette condamnation suscite également l’inquiétude de la communauté internationale, qui demande le respect de la liberté d’expression et le respect des droits humains en Algérie.