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Le parti du président nouvellement élu suspendu : une décision politiquement motivée ?
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Le parti du président nouvellement élu suspendu : une décision politiquement motivée ?

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Suspension du parti du président nouvellement élu

Le Tribunal suprême électoral du Guatemala a suspendu lundi le parti Semilla du président Bernardo Arevalo, à la demande d’un juge. Cette décision intervient juste avant l’entrée en fonction prévue du président le 14 janvier. Selon des avocats, cette suspension n’affecte pas la prise de fonction du président élu.

Une décision contestée

Le Tribunal suprême électoral a provisoirement suspendu le parti Semilla, à la demande d’un juge. Cette décision a été qualifiée d’« illégale » par le président élu Bernardo Arevalo lors d’une conférence de presse. Selon lui, cette suspension est le résultat d’une persécution politique et d’un abus de pouvoir des institutions judiciaires à l’encontre de son parti.

Des précédentes controverses

Suite au premier tour de l’élection présidentielle, un juge avait déjà ordonné la suspension du parti Semilla. Cette demande était liée à des anomalies présumées concernant l’enregistrement des membres du parti en 2017. Cependant, le Tribunal suprême électoral avait refusé de suivre l’ordre du juge, affirmant qu’il était impossible de suspendre un parti en plein processus électoral. Cette nouvelle suspension intervient alors que les États-Unis considèrent ces deux juges comme étant « corrompus ».

Bernardo Arevalo élu président du Guatemala avec une large majorité

Le 20 août, Bernardo Arevalo est sorti largement vainqueur avec plus de 60% des suffrages, s’offrant un mandat de quatre ans. Son adversaire a dénoncé une supposée “fraude” durant l’élection.

Suspension de Semilla : les conséquences sur les membres du parti et le Congrès

Selon des avocats, la suspension de Semilla n’a pas de conséquence sur l’entrée en fonction de M. Arevalo. En revanche, elle peut affecter les membres du parti au Congrès et les empêcher, par exemple, de présider des commissions parlementaires.

Contestations et manifestations contre la procureure générale Consuelo Porras

“Au Guatemala, nous assistons aux dernières estocades du système corrompu qui a coopté pendant des décennies les institutions publiques et fait aujourd’hui usage du système judiciaire de manière illégale contre Semilla”, a déclaré Nino Matute, conseillère municipale du parti dans la capitale. “Ils poussent à la limite la résistance des citoyens, ce qui pourrait facilement dériver vers une explosion sociale que nous ne voulons pas au Guatemala”, a-t-elle estimé. Les poursuites contre Semilla, impulsées par le parquet de la procureure générale Consuelo Porras, ont provoqué plusieurs manifestations pour réclamer sa démission.

Lundi, la Cour constitutionnelle a rejeté une demande de Mme Porras qui visait à faire arrêter les protestations et la publication sur les réseaux sociaux des messages demandant sa démission. Selon la procureure générale, il s’agissait d’actes “d’obstruction à la justice” limitant “l’exercice des poursuites pénales”.

“Nous les Guatémaltèques méritons un meilleur pays et de célébrer tous ensemble ce nouveau printemps qui, aujourd’hui et par décision populaire, est représenté par Bernardo Arevalo et Karin Herrera, président et vice-présidente” confirmés par le TSE, a mis en avant Mme Matute.