Londres étend sa taxe sur les véhicules polluants : une décision controversée qui divise la capitale britannique
4 minutesLondres adopte une extension controversée de la taxe pour véhicules polluants
L’extension très polémique de la taxe sur les véhicules les plus polluants à Londres est entrée en vigueur le mardi 29 août. Portée par le maire travailliste de Londres, Sadiq Khan, cette mesure suscite de vives critiques de la part des riverains. En effet, les promesses d’une meilleure qualité de l’air dans la capitale britannique sont confrontées aux réticences des habitants, en pleine crise du coût de la vie au Royaume-Uni.
Opposition et conséquences environnementales
L’opposition travailliste, largement en tête dans les sondages, a également fait les frais de cette décision lors des élections locales. Le chef du Labour, Keir Starmer, avait alors demandé à Sadiq Khan de revoir son choix d’étendre la zone ULEZ (ultra low emission zone - zone à très faibles émissions), affirmant qu’elle avait sans aucun doute coûté l’élection aux travaillistes.
Initialement restreinte au centre de Londres en 2019 dans le but d’améliorer la qualité de l’air pour les habitants, la zone ULEZ a été considérablement élargie en 2021. Elle est désormais étendue à l’ensemble du Grand Londres. Certains observateurs estiment que cette extension de la taxe pourrait avoir des conséquences sur la politique environnementale du Royaume-Uni, notamment en raison des priorités immédiates des électeurs, telles que leur pouvoir d’achat.
Malgré les critiques, Sadiq Khan maintient son cap
Malgré les critiques, les recours en justice et les actes de sabotage visant les caméras ULEZ, vandalisées ces derniers mois selon la police, Sadiq Khan maintient sa position. Il estime qu’il est impératif de ne pas ignorer l’urgence de la santé publique et de la crise climatique. Le maire de Londres a déclaré en août : “Nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer la situation lorsqu’il s’agit de répondre à une urgence de santé publique ou à une urgence climatique”. Il se félicite de l’extension de la taxe, affirmant qu’elle permettra à “5 millions de Londoniens supplémentaires” de respirer un “air plus propre”.
Extension de l’ULEZ à Londres : Une mesure pour lutter contre la pollution de l’air
Une nouvelle extension de l’Ultralow Emission Zone (ULEZ) a été mise en place à Londres, couvrant désormais une zone où résident 9 millions de personnes. Cette décision a été motivée par les chiffres alarmants révélés par un rapport de 2022, qui indique que la pollution de l’air a été responsable de 1 700 hospitalisations entre 2017 et 2019 dans la capitale britannique.
Des restrictions de circulation pour les voitures les plus polluantes
Dans le cadre de l’extension de l’ULEZ, les conducteurs de voitures à essence généralement fabriquées avant 2006 (norme Euro 4) et de véhicules diesel généralement fabriqués avant 2015 (norme Euro 6) devront désormais débourser 12,50 livres (soit environ 14,80 euros) par jour pour pouvoir circuler dans la zone ULEZ. En cas de non-respect de cette mesure, une amende de 180 livres sera appliquée. Quant aux camions et aux cars, ils devront s’acquitter d’un montant de 100 livres par jour (soit environ 116 euros). En revanche, les taxis seront exemptés de cette taxe.
Un programme d’aide pour changer de véhicule et une déception vis-à-vis du gouvernement
La mairie de Londres a mis en place un programme d’aide afin d’accompagner les habitants dans le changement de leurs véhicules pour des modèles moins polluants, avant l’entrée en vigueur de la taxe. Cependant, dans une récente interview accordée à l’agence PA, Sadiq Khan, le maire de Londres, s’est dit “déçu” que le gouvernement conservateur refuse de financer une partie de ce programme, contrairement à d’autres villes britanniques. Il déplore l’utilisation de la pollution de l’air et du changement climatique comme des “armes” politiques.
Cette extension de l’ULEZ à Londres a été saluée par Greenpeace, qui a souligné l’importance de la mise en place de mesures concrètes pour lutter contre la pollution de l’air. Toutefois, l’organisation a également appelé le premier ministre Rishi Sunak à collaborer avec le maire de Londres pour apporter un véritable soutien financier aux personnes qui souhaitent se débarrasser de leurs véhicules les plus anciens et les plus polluants.