Ethiopie : La région de l'Amhara plongée dans la violence, au moins 183 morts selon l'ONU
3 minutesEthiopie : Au moins 183 personnes tuées selon l’ONU
Depuis juillet, les affrontements dans la région de l’Amhara en Ethiopie ont fait au moins 183 victimes, selon les Nations unies. Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme de l’ONU s’est dit préoccupé par la situation des droits de l’homme dans le pays, notamment en raison d’arrestations massives opérées par le gouvernement.
Montée de la violence dans la région de l’Amhara
La porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, Marta Hurtado, a déclaré que la situation dans la région de l’Amhara s’était considérablement aggravée en raison des affrontements entre l’armée éthiopienne et la milice régionale Fano. Depuis le déclenchement de ces violences, au moins 183 personnes ont perdu la vie.
Contexte de violences armées et d’état d’urgence
La région de l’Amhara, deuxième région la plus peuplée d’Ethiopie, est en proie à des épisodes de violences armées depuis avril. Ces violences ont été déclenchées par la décision du gouvernement fédéral de démanteler les “forces spéciales” amhara. Suite à de nouveaux combats en juillet entre l’armée fédérale et des combattants amhara, l’état d’urgence a été décrété le 4 août, donnant de larges pouvoirs aux autorités.
La détérioration de la situation des droits de l’homme dans certaines régions d’Ethiopie préoccupe fortement le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
Plus de 1 000 arrestations en Ethiopie : une loi controversée
Une loi controversée en Ethiopie permet aux autorités d’arrêter des suspects sans décision de justice, d’imposer des couvre-feux et d’interdire des rassemblements publics. Selon des informations reçues, plus de 1 000 personnes ont été arrêtées dans toute l’Ethiopie en vertu de cette loi. Parmi elles, de nombreux jeunes d’origine ethnique amhara soupçonnés d’être des partisans de la Fano, un groupe ethnique.
Appel à mettre fin aux arrestations massives et aux violations des droits humains
Face à cette situation préoccupante, des organisations de défense des droits humains appellent les autorités à mettre fin aux arrestations massives. Elles exigent également que toute privation de liberté fasse l’objet d’un contrôle judiciaire et que les personnes détenues arbitrairement soient libérées. Ces organisations appellent tous les acteurs du conflit à mettre fin aux meurtres, aux autres violations et abus des droits humains.
Les tensions en Amhara exacerbées par le démantèlement des forces spéciales
Les tensions en Amhara sont de plus en plus fortes depuis que le premier ministre, Abiy Ahmed, a annoncé son intention de démanteler les “forces spéciales”. Ces unités paramilitaires, créées par de nombreux Etats régionaux depuis une quinzaine d’années, ont été des alliées cruciales du gouvernement lors de la guerre du Tigré entre novembre 2020 et novembre 2022. Les nationalistes amhara estiment que le gouvernement cherche à affaiblir leur région, ce qui alimente davantage les tensions.