Un baiser forcé à la Coupe du Monde féminine de football en Espagne : une enquête ouverte pour agression sexuelle

Enquête préliminaire ouverte en Espagne pour « agression sexuelle » présumée

Le parquet espagnol a annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire pour une présumée agression sexuelle suite au baiser forcé de Luis Rubiales, président de la Fédération royale espagnole de football (RFEF), à la joueuse Jennifer Hermoso lors de la Coupe du monde féminine de football. Selon le ministère public, ces faits pourraient constituer un délit d’agression sexuelle. Le parquet invite Jennifer Hermoso à se rendre au parquet de l’Audience nationale afin d’être informée de ses droits en tant que victime et de déposer plainte, si elle le souhaite. Il est important de noter que le baiser sans consentement est considéré comme un délit en Espagne et relève de la loi sur les agressions sexuelles.

Suspension possible du président de la RFEF

Le Tribunal administratif des sports (TAD), qui a été saisi par le gouvernement espagnol, s’est réuni pour examiner la plainte de l’exécutif contre Luis Rubiales. Si une procédure est ouverte, le Conseil supérieur des sports (CSD) pourrait suspendre le président de la Fédération pendant le temps nécessaire à l’examen de l’affaire. L’étau se resserre autour de Luis Rubiales, qui a refusé de démissionner lors d’une assemblée générale extraordinaire de la RFEF. Six membres de l’encadrement de l’équipe nationale féminine ont démissionné, laissant le sélectionneur sans adjoints. Jorge Vilda, le sélectionneur, a regretté que la victoire du football féminin ait été entachée par le comportement inapproprié de Luis Rubiales, reconnu par ce dernier.

Réactions des joueuses et condamnations

Les joueuses de l’équipe espagnole de football ont annoncé qu’elles ne rejoueraient pas sous la direction actuelle de la fédération. Dans un communiqué, elles ont déclaré qu’elles ne participeraient pas à une prochaine convocation si les dirigeants actuels étaient maintenus. Les vingt-trois championnes du monde ont exprimé leur soutien à Jennifer Hermoso et condamné fermement le comportement de Luis Rubiales. De nombreux autres acteurs du football espagnol ont condamné le geste du président de la RFEF, notamment le sélectionneur de l’équipe masculine, Luis de la Fuente, qui a déploré un comportement déplacé et inapproprié. Une déclaration de Jennifer Hermoso est venue appuyer ces condamnations, affirmant qu’elle n’avait jamais consenti à ce baiser et qu’elle s’était sentie victime d’une agression. En revanche, le président de la RFEF maintient que le baiser était spontané, réciproque et consenti, mais présente des excuses pour le contexte dans lequel il s’est produit. Il accuse également ceux qui remettent en cause son geste de faire preuve d’un faux féminisme et de chercher à nuire à sa réputation.

Suspension provisoire de Luis Rubiales par la FIFA

La FIFA a décidé de suspendre provisoirement Luis Rubiales, président de la Fédération espagnole de football (RFEF), suite à son geste controversé de baiser forcé envers la joueuse Jennifer Hermoso. Cette décision survient après que plusieurs ministres et personnalités de gauche en Espagne ont critiqué le comportement de Rubiales et l’ont qualifié de « violence sexuelle sans consentement ». Dans son communiqué, la FIFA a déclaré que la suspension durera au moins quatre-vingt-dix jours en attendant l’avancement des procédures engagées contre le dirigeant espagnol.

Un contexte problématique au sein de la sélection espagnole

Le geste de Luis Rubiales s’inscrit dans un climat tendu au sein de l’équipe nationale espagnole de football féminin. Plusieurs joueuses ont dénoncé depuis plusieurs mois les méthodes jugées « dictatoriales » du sélectionneur, Jorge Vilda, soutenu par Rubiales. De plus, le président de la RFEF a également été accusé d’organiser des orgies financées par la Fédération en septembre 2022. Face à ces accusations, la Fédération royale espagnole de football a nié les faits, qualifiant les allégations de mensonges.

Réactions et suites de l’affaire

La réaction du parquet espagnol a été saluée par Irene Montero, ministre de l’égalité, qui voit en cette action une protection de la joueuse et un refus du machisme. De son côté, Miquel Iceta, ministre espagnol des sports, déclare que cet épisode nuit à l’image de l’Espagne, qui est souvent saluée pour ses efforts dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Il espère que le Tribunal administratif du sport (TAD) acceptera la plainte du gouvernement, ce qui entraînera la suspension immédiate de Rubiales de ses fonctions de président de la Fédération.

De nombreux sportifs espagnols, dont Alexia Putellas, Aitana Bonmati, Pau Gasol et Iker Casillas, ont exprimé leur soutien envers Jennifer Hermoso. Même Megan Rapinoe, célèbre footballeuse américaine et militante, a réagi sur Instagram en dénonçant le déni de vérité de certaines personnes face à ce qu’ils ont vu de leurs propres yeux. Cette affaire met en lumière les problèmes persistants de machisme dans le milieu sportif et souligne l’importance de protéger les femmes et leur droit à la liberté sexuelle.