Scandale dans le football espagnol : Luis Rubiales de plus en plus isolé face à de nouvelles accusations
4 minutesLuis Rubiales de plus en plus isolé
Dans l’affaire déjà surnommée le “#metoo du football espagnol”, Luis Rubiales, le président de la Fédération royale espagnole de football (RFEF), se retrouve de plus en plus isolé. La FIFA a décidé de le sanctionner après son baiser forcé sur la joueuse Jenni Hermoso à l’issue de la finale de la Coupe du monde. Le sélectionneur de l’équipe féminine, Jorge Vilda, a fini par “regretter” un “comportement inapproprié”.
Les démissions de l’encadrement de la sélection féminine
Suite au baiser forcé de Luis Rubiales sur Jenni Hermoso, les six membres de l’encadrement de la sélection féminine espagnole de football ont annoncé leur démission. Cette décision laisse le sélectionneur Jorge Vilda sans adjoints et contraint à prendre ses distances avec Rubiales. Dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, les démissionnaires condamnent fermement le comportement de Luis Rubiales envers Jennifer Hermoso.
Même le sélectionneur de l’équipe masculine, Luis de la Fuente, a condamné sans réserve le comportement déplacé du président de la REF, espérant que les organes compétents prendront rapidement les décisions qui s’imposent.
Suspension et accusations
La FIFA a réagi en suspendant provisoirement Luis Rubiales de toute activité liée au football, aussi bien au niveau national qu’international. Cette suspension durera au moins quatre-vingt-dix jours, en attendant l’avancée des procédures ouvertes contre l’Espagnol.
Le baiser forcé de Rubiales s’inscrit dans un contexte lourd au sein de la sélection espagnole. Des joueuses dénoncent depuis des mois les méthodes “dictatoriales” du sélectionneur Jorge Vilda, qui bénéficie du soutien indéfectible de Rubiales. De plus, ce dernier a été accusé d’avoir organisé des orgies avec l’argent de la RFEF en septembre 2022.
Face à ces accusations, la RFEF, dans un communiqué, qualifie de “mensonges” les accusations portées contre son président. Jennifer Hermoso, quant à elle, s’est déclarée “victime d’une agression” et a assuré n’avoir jamais consenti au baiser de Rubiales. Elle affirme ne pas tolérer que sa parole soit remise en question et que des propos inventés soient attribués à elle.
Les joueuses de l’équipe nationale espagnole refusent de rejouer sous la direction actuelle de la fédération
Après un incident survenu lors de la remise des médailles du Mondial féminin, les joueuses de l’équipe nationale espagnole ont pris une décision ferme. Elles refuseront de rejouer pour la sélection tant que les dirigeants actuels de la fédération ne seront pas remplacés. Dans un communiqué diffusé par le syndicat Futpro, les vingt-trois championnes du monde ont exprimé leur colère et ont affirmé qu’elles ne participeraient pas à une prochaine convocation si les dirigeants actuels étaient maintenus.
Vers une action en justice ?
En Espagne, embrasser quelqu’un sans son consentement est considéré comme un délit relevant de la loi sur les agressions sexuelles. Par conséquent, l’affaire pourrait être portée devant les tribunaux. Victor Francos, président du conseil supérieur des sports (CSD), organisme gouvernemental, a promis de prendre des mesures si la RFEF ne le faisait pas. Il a assuré qu’il porterait l’affaire devant le Tribunal administratif du sport (TAD), une juridiction espagnole.
Soutien et réactions à l’international
L’initiative des joueuses espagnoles a été saluée et soutenue par de nombreuses personnalités, notamment Irene Montero, ministre de l’égalité. Sur X (anciennement Twitter), elle a affirmé que le parquet et le CSD agissaient pour protéger la joueuse, dire non au machisme et garantir le droit à la liberté sexuelle. Le ministre espagnol des Sports, Miquel Iceta, a également réagi, regrettant que cet incident ait donné une image négative d’une Espagne souvent considérée en pointe dans la lutte contre les violences faites aux femmes. Il a déclaré que si le TAD acceptait la plainte du gouvernement, la suspension des fonctions du président de la fédération serait immédiate.
De nombreux athlètes espagnols se sont également prononcés en faveur de Jenni Hermoso, dont les footballeuses Alexia Putellas et Aitana Bonmati, la légende du basket Pau Gasol et l’ancien gardien du Real Madrid Iker Casillas. Des internationales de football, dont l’Américaine Megan Rapinoe, figure emblématique du militantisme et du sport féminin, ont également exprimé leur soutien sur les réseaux sociaux.
De nouvelles images compromettantes pour le président de la RFEF
Au-delà de l’incident initial, des images supplémentaires ont fait surface et ont aggravé la situation du président de la RFEF, Luis Rubiales. Notamment, des images le montrent encore une fois, le dimanche précédent, en train de célébrer la victoire de l’équipe nationale en empoignant ses parties génitales sur le balcon d’honneur du stade. Malgré ses excuses et ses explications, le geste a suscité de vives critiques et a entaché sa réputation. Par ailleurs, le parquet espagnol a rapporté avoir reçu quatre plaintes contre M. Rubiales, mais leur recevabilité est mise en doute car elles n’ont pas été déposées par les victimes elles-mêmes.